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lundi 9 janvier 2012

Charles IV de France, dit Charles le Bel




Charles IV de France, dit Charles le Bel, né le 15 juin 1294 au château de Creil (Oise), mort le 1er février 1328 à Vincennes, fut comte de la Marche puis, de 1322 à 1328, roi de France et de Navarre.
Charles n'est pas destiné à régner. Très peu de choses sont connues sur son enfance, qu'il passe entièrement au palais. En 1307, Philippe le Bel rachète le comté de Bigorre, qu'il offre peu après à Charles.
En 1307 ou 1308, Charles épouse Blanche de Bourgogne, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois
Sous le règne de son père, du fait de son jeune âge, Charles joue un rôle très secondaire dans la conduite des affaires du royaume. Ce n'est que dans les dernières années du règne qu'il apparaît au Conseil royal.
En août 1314, Charles de Bigorre participe à la campagne de Flandre, et le 20 août débloque facilement Tournai assiégée par les troupes du comte de Flandre.
Sans doute déçu de son piètre apanage, il doit attendre les derniers jours de la vie de son père, en novembre 1314, pour que celui-ci mourant lui accorde le comté de La Marche.
Charles de France, comte de La Marche, ne joue aucun rôle notable sous le court règne de son frère aîné Louis X. Mais la mort de ce dernier le 5 juin 1316 lui permet d'intervenir dans la crise de succession. La France se retrouve à cette date sans monarque, la reine veuve Clémence étant enceinte d'un enfant posthume du feu roi. Dans le cas où naitrait une fille, de nombreux barons du royaume, et en particulier le duc Eudes IV de Bourgogne, souhaiteraient voir accéder au trône la petite Jeanne, fille aînée de Louis X mais soupçonnée de bâtardise.
À l'été 1316, la question la plus urgente à régler est celle de la régence du royaume. Philippe, comte de Poitiers, frère de Louis X et de Charles, la réclame.
Charles de Valois, frère cadet de Philippe le Bel qui, en plus d'être l'aîné de la famille royale, a exercé le pouvoir sous le règne de son neveu Louis. Charles penche nettement pour ce dernier.
Quoi qu'il en soit Charles qui est prince de France mais sans terre ni titre ni responsabilités, se rallie de très mauvaise grâce au gouvernement de son frère aîné. Plus que jamais opposé à son frère et partisan des droits de sa nièce, le prince Charles n'hésite pas à répandre alors des bruits médisants selon lesquels Philippe aurait, avec la complicité de sa belle-mère Mahaut d'Artois, fait empoisonner le petit roi.
En janvier 1317, Charles fait un scandale en quittant précipitamment la ville de Reims pour ne pas assister au sacre de son frère. De toutes les oppositions contre Philippe V, il s'allie à Eudes de Bourgogne qui souhaite mettre Jeanne de Navarre sur le trône de France.
Le roi, sur les conseils du pape Jean XXII, rallie son cadet en le dotant du comté de la Marche. Ainsi le 17 mars 1317 le comte de La Marche soutient-il les droits au trône du fils qui naîtrait de Philippe V.

Après une dernière brouille en juin 1317, le comte de La Marche cesse toute attaque contre son frère. Avec son oncle Charles de Valois, duquel il reste très proche, il est toutefois tenu à l'écart de la réalité du pouvoir.
La mort en 1317 de Louis, le jeune fils de Philippe V, fait de lui l'héritier de la couronne de France, ce qui le pousse à la modération. Fin 1321, la maladie de son frère aîné lui fait espérer un avènement très proche.
Le comte de La Marche monte sur le trône sous le nom de Charles IV à la mort de son frère Philippe V le Long le 3 janvier 1322. Cette fois-ci, il ne tient aucun compte des droits de ses nièces. Contrairement à ce qui s'était passé en 1316, cette prise du pouvoir s'effectue sans aucune contestation.
Charles IV est sacré à Reims le 21 février 1322.
Trouvant le trésor royal épuisé par les abus du règne précédent, Charles IV punit st et dépouille les financiers lombards ayant commis toutes sortes d'exactions.
Sa montée sur le trône permet aussi à son oncle et parrain Charles de Valois de retrouver un pouvoir qu’il n'avait pas eu sous le règne précédent. L’oncle du roi fait ainsi entrer au gouvernement des hommes à lui. Parmi les autres conseillers du nouveau souverain, d’anciens légistes de Philippe.
En 1324, le roi effectue un long voyage en Languedoc, ce qui le rend populaire auprès du peuple. Cette popularité s'érode cependant avec les pratiques financières douteuses de la couronne.
Mariage de Charles IV le Bel et de Marie de Luxembourg,
A l'intervention de Philippe V, le pape Jean XXII annule le mariage pour cause de consanguinité.
Le 21 septembre 1322, il prend pour seconde épouse Marie de Luxembourg, qui lui donnera une fille mais qui ne survivra pas. Le 21 mars 1324, au cours d'un voyage, la voiture de Marie de Luxembourg se renverse, provoquant la mort de la reine et de l'enfant qu'elle portait.
Le 13 juillet 1325, le roi, toujours sans héritier, épouse en troisièmes noces sa cousine Jeanne d'Évreux. Cette dernière accouche d'une première fille prénommée Jeanne en 1326, et d'une seconde fille, Marie, l'année suivante. Elle est de nouveau enceinte lorsque le roi meurt en février 1328. Il faut attendre la naissance de l'enfant pour savoir si les Capétiens vont conserver le trône. C'est de nouveau une fille, Blanche, qui naît le 1er avril 1328. Cette dernière fille épousera en 1345 Philippe (1336-1375), duc d'Orléans, fils de Philippe VI de Valois.
Le règne de Charles IV le Bel voit la poursuite de la bureaucratisation de l'administration royale, déjà accélérée sous le règne de son père et de ses frères aînés.
Lorsque Charles le Bel arrive au pouvoir, deux princes revendiquent le titre d'empereur romain germanique : Louis de Bavière, élu mais non reconnu par le pape et Frédéric le Bel, duc d'Autriche. En 1322, Louis de Bavière bat et capture son rival à la bataille de Mühldorf. Cependant, Jean XXII refuse toujours de le reconnaitre comme empereur. Le conflit entre Louis et le souverain pontife ne cesse de s'envenimer jusqu'à l'excommunication de Louis prononcée en 1324, point de départ d'une lutte de près de vingt-cinq ans entre l'Empire et la papauté.

À ce moment-là, les partisans de Frédéric d'Autriche songent à faire du roi de France leur nouveau champion. L'épouse de ce dernier, Marie de Luxembourg, est en effet la fille de l'ancien empereur Henri VII. Cette union offre à Charles IV de puissants soutiens, en plus de celui du pape, dans le cas d'une éventuelle élection à l'Empire.
Mais Marie meurt prématurément le 26 mars 1324.
L'idée d'une nouvelle croisade était réapparue sous les règnes de Philippe IV et Philippe V. En 1323, le roi charge le comte de Valois de négocier avec Jean XXII l'organisation d'une nouvelle expédition en Terre sainte et l'obtention d'un subside. Toutefois, les conciliabules entre le pape et Valois sont un échec, le pape soupçonnant Charles IV de vouloir utiliser cet argent à ses fins personnels, et nullement pour prendre la Croix.
En 1326, Charles de nouveau aux questions d'Orient et envisage de mener une expédition contre l'Empire byzantin. Il prend pour cela officiellement la Croix et nomme le vicomte de Narbonne à la tête d'une flotte expéditionnaire. L'année suivante, il reçoit à Paris des envoyés de l'empereur Andronic II Paléologue qui proposent, en plus de la paix, de rétablir l'union de la chrétienté. La chute d'Andronic, renversé par son fils Andronic III, et la mort de Charles mettent un terme aux négociations.
Les relations de Charles IV avec l'Angleterre sont d'abord cordiales. Le roi envoie en effet outre-Manche une ambassade au roi Édouard II, afin de conclure un mariage entre Marie, une des filles de Charles de Valois, et le prince Édouard, futur Édouard III. Les ambassadeurs français acceptent même de participer à une guerre contre l'Écosse, au cours de laquelle ils sont d'ailleurs faits prisonniers. Néanmoins la Gascogne reste le point sensible des relations entre les deux royaumes. Édouard II, qui est également duc de Guyenne, souhaite mettre un terme aux luttes d'influence qui opposent dans cette région ses partisans et ceux du roi de France.
Les principales opérations militaires se déroulent évidemment en Guyenne. Le roi y envoie une puissante expédition commandée par l'inévitable Charles de Valois. Édouard II envoie quant à lui son demi-frère Edmond de Kent. La campagne est très facile pour les Français qui rencontrent peu de résistance jusqu'à ce qu'ils mettent le siège devant La Réole, occupée par Kent. Incapable de résister, celui-ci se rend au bout d'un mois, le 22 septembre 1324 et signe une trêve.
Afin de négocier la paix, Édouard II envoie en 1325 son épouse Isabelle auprès de son frère Charles le Bel.
Par l'intermédiaire de la papauté et de la reine Isabelle, Français et Anglais parviennent à un accord en mai 1325: la Guyenne est restituée à Édouard II, mais les officiers du duché seront désormais nommés par le roi de France. De plus Édouard doit venir rendre hommage à Charles IV. Le roi d'Angleterre refuse de se déplacer à Paris, et envoie à sa place son fils le prince Édouard, qu'il titre duc d'Aquitaine.

Charles profite alors de l'absence de son rival pour imposer de nouvelles conditions à son jeune fils. Le prince Édouard récupèrera bien la Guyenne, mais amputée de l'Agenais. Furieux, Édouard II désavoue son fils.
En parallèle à ces négociations, le voyage d'Isabelle sur le continent prend un tour scandaleux. Celle-ci en effet affiche ostensiblement une relation avec Roger Mortimer, l'ennemi juré du roi d'Angleterre et ses favoris les Despenser. Très vite, la « louve de France » et son amant s'allient dans le but de renverser ces derniers puis de prendre le pouvoir. Charles IV se retrouve alors dans une situation difficile en étant assailli par les réclamations d'Édouard II, qui exige le retour de son épouse. Il est finalement contraint de demander le départ des deux amants. Ceux-ci, réfugiés en Hainaut, montent une expédition et débarquent en Angleterre en septembre 1326. Aidés par une révolte des barons du royaume, Isabelle et Mortimer éliminent les Despenser et déposent Édouard II, qui sera assassiné quelques mois plus tard. Le 25 janvier 1327, le duc d'Aquitaine est proclamé roi sous le nom d'Édouard III.
Reste à régler l'affaire de Guyenne. Isabelle signe le 31 mars 1327 un traité très défavorable à l'Angleterre. En effet, si Édouard III recouvre le duché de Guyenne (moins l'Agenais), c'est au prix d'une énorme indemnité de guerre. Mais la mort de Charles le Bel moins d'un an plus tard complique l'application du traité.
Malade, Charles IV est alité à partir du 25 décembre 1327 il s'éteint finalement le 1er février 1328.

Philippe V de France, dit Philippe le Long




Philippe V de France, dit Philippe le Long, né vers 1292/1293, mort le 3 janvier 1322 à Longchamp (Paris), fut régent de France (juin 1316-janvier 1317) puis roi de France de 1317 à 1322.
Il fut aussi roi de Navarre sous le nom de Philippe II de Navarre.
Second fils du roi Philippe IV le Bel et de la reine Jeanne Ire de Navarre. Son père lui donne en apanage le comté de Poitiers et le marie à Jeanne de Bourgogne, héritière du comté de Bourgogne.
À la mort de son frère ainé, en juin 1316, le prince Philippe est déclaré régent du royaume en attendant la naissance de l'enfant que porte la veuve du roi. Celle-ci met au monde un fils Jean Ier, il s'impose pour assurer la régence jusqu'à la majorité de son neveu. Mais ce fils posthume de Louis X meurt cinq jours après sa naissance.
Philippe est sacré et couronné roi en janvier 1317. Il fait interpréter en sa faveur la coutume qui sera formalisée plus tard sous les aspects de la loi salique, l'assemblée affirme et approuve son avènement en dépit de l'opposition des barons, de son frère Charles et de la duchesse Agnès de Bourgogne qui protège les droits de sa petite-fille Jeanne, fille de Louis X.
Le prince Philippe sait qu'il va devoir combattre les grands féodaux, dont son oncle Charles de Valois. Il apaise Eudes IV de Bourgogne, qui soutient les droits de sa nièce Jeanne fille de Louis X et de Marguerite de Bourgogne, lui promettant la main de sa fille ainée.
Il renouvelle l'alliance avec l'Écosse en 1318.
Après une campagne en Flandre contre Robert III de Flandre, celui-ci lui fait hommage. Bon stratège, le roi Philippe V, qui sera surnommé le Long, arrive à vaincre les oppositions grâce à son esprit de décision, ce qui lui permet de résoudre les problèmes flamands par la diplomatie (paix du 2 juin 1320).
En politique intérieure, il confirme les chartes provinciales et centralise les différentes institutions pour les rendre plus efficaces. Il impose l'utilisation d'une monnaie unique sur le territoire malgré l'opposition des seigneurs du Midi. Il tente de normaliser les poids et mesures. En 1320, il réunit la ville de Tournai à la couronne.
Il organise le Trésor qui est dirigé par Henri de Sully. En promulguant l'ordonnance de Vivier-en-Brie5 en janvier 1320, il crée la Chambre des comptes qui deviendra la Cour des comptes. Les deux administrations royales sont placées sous le ministère d'Henri de Sully pendant toute la durée de son règne.
Le 29 juin 1320, il reçoit l'hommage simple du roi Édouard II d'Angleterre, son beau-frère, pour le duché de Guyenne, le comté de Ponthieu et la ville de Montreuil.
Il réprima les révoltes des Pastoureaux. Cédant à la superstition, à l'aveuglement et à la cruauté, il ordonna une répression sans précédent contre les lépreux dans le but d'éradiquer la maladie comme en attestent les ordonnances de 1321.
Atteint de dysenterie et de fièvre quarte à partir d'août 1321. Il meurt à Longchamp, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1322, après cinq mois de souffrance.

Jean Ier de France, dit le Posthume

Jean Ier de France, dit le Posthume, roi de France et roi de Navarre, était fils posthume de Louis X le Hutin et de Clémence de Hongrie. Né dans la nuit du 14 au 15 novembre 1316, il ne vécut que cinq jours. Il fut enterré dans la basilique de Saint-Denis. Le comte de Poitiers, alors régent, fut proclamé roi de France sous le nom de Philippe V.
Quand Louis X le Hutin, son père, mourut sans fils pour lui succéder, on décida alors d'attendre que la reine Clémence, qui était enceinte, mette son enfant au monde. Le frère du roi, Philippe, fut chargé de la régence du royaume contre son oncle Charles de Valois. La naissance d'un enfant mâle était donc très attendue pour donner à la France son roi.
Le problème de succession demeura quand le nourrisson, proclamé roi de France sous le nom de Jean Ier, mourut cinq jours après sa naissance. C'est son oncle qui monta alors sur le trône, aux dépens de sa demi-sœur de cinq ans Jeanne, fille de Louis X.

Louis X de France, dit le Hutin (c'est-à-dire le querelleur)




Louis X de France, dit le Hutin (c'est-à-dire le querelleur), né le 4 octobre 1289 à Paris, mort le 5 juin 1316 à Vincennes, fut roi de Navarre de 1305 à 1316 (sous le nom de Louis Ier) et roi de France de 1314 à 1316 (sous le nom de Louis X).
Fils du roi de France Philippe IV le Bel et de la reine de Navarre Jeanne Ire, Louis X ne laissa pas de descendance au trône de France (son seul fils, Jean Ier de France, né après sa mort, ne vécut que quelques jours).
Louis X hérita de la couronne de Navarre au décès de sa mère, Jeanne de Champagne, reine de Navarre. Le royaume était administré localement par un gouverneur nommé par les souverains français. Philippe IV maintient ses fils sous sa dépendance et son strict contrôle il ne l’autorise pas à rejoindre la Navarre qu'en 1307 pour s'y faire couronner par l'assemblée des nobles.
Louis X se rendit en Navarre avec son épouse Marguerite de Bourgogne et une forte délégation de nobles français. Ils furent couronnés le 1er octobre 1307 roi et reine de Navarre à Pampelune.
Bien que Louis X n'ait régné que deux courtes années, on peut tout de même noter certains éléments de sa politique. Succédant à Philippe IV le Bel de 1314 à 1316, il dut faire face aux révoltes suscitées par la politique de son prédécesseur menés par les barons dont Charles de Valois son oncle.
Louis X dut rechercher l'appui de ses frères Philippe de Poitiers et Charles de la Marche.
Ne pouvant briser la résistance des nobles, Louis X choisit de négocier. Avec habileté, il mit les abus sur le compte des officiers royaux et joua sur les particularismes locaux. Il octroya ainsi une série de chartes durant l'année 1315.
La fronde menée par les nobles était soutenue par le peuple oppressé par les taxes et impôts.
Louis X dut faire face à un conflit avec les Flamands qui tourna au fiasco. L'expédition qui avait été montée grâce au rappel des Lombards. Louis X dut rebrousser chemin piteusement. C'est sur le chemin du retour qu'il épousa Clémence de Hongrie à Troyes le 19 avril 1315.
Louis X fut pris de malaise après une partie de jeu de paume à Vincennes.

Philippe IV le Bel




Philippe IV le Bel est le second fils de Philippe III le Hardi, après Louis (1264-1276). Il a deux frères utérins cadets, Robert (1269 - av. 1276) et Charles de Valois, comte de Valois. Par le remariage de son père, il a, en outre, trois autres frère et sœurs : Louis, comte d'Évreux, Marguerite de France (reine d'Angleterre) qui épouse en 1299 Édouard Ier roi d'Angleterre et Blanche (1278-1306), qui épouse en 1300 Rodolphe III, duc d'Autriche.
Son père confie une partie de l'éducation du jeune Philippe à Guillaume d'Ercuis, son aumônier. À la différence de son père, Philippe le Bel reçoit par le soin de son précepteur une bonne éducation. Il comprend le latin et aime étudier.
Surnommé par ses ennemis tout comme par ses admirateurs le « roi de marbre » ou « roi de fer », il se démarque par sa personnalité rigide et sévère.
Les traditions féodales sont abandonnées pour mettre en place une administration moderne. Mais la centralisation monarchique mécontente les grands seigneurs et les nouveaux impôts dressent les bourgeois contre le pouvoir royal.
Grâce à l'aide de juristes, notamment Guillaume de Nogaret, Philippe IV transforme véritablement un État encore féodal en une monarchie moderne où la volonté du roi s'impose à tous, et un impôt national est prélevé sur tout le royaume de France.
Son règne est particulièrement agité sur le plan monétaire. Le roi et ses conseillers multiplient les émissions de nouvelles monnaies. Aux dévaluations succèdent les réévaluations, qui donnent un sentiment d'incohérence de la politique royale. Ces mutations monétaires aboutissent finalement à un mécontentement général dans le royaume. Entre 1306 et sa mort, le roi fait face à des émeutes populaires mais aussi à des ligues nobiliaires qui exigent, entre autres, le retour à la bonne monnaie.
Le règne de Philippe le Bel se traduit par une période de changements majeurs. L'innovation la plus remarquable de cette période est sans doute l'apparition durable d'émissions de monnaies d'or.
Pour assainir les finances et acheter le Quercy aux Anglais contre une rente de 3 000 livres, il s'attaque à ceux qui ont de l'argent, y compris aux religieux de l'Église catholique, aux Lombards, aux Juifs et aux Templiers.
Il tenta de pallier ses difficultés financières en essayant d'établir des impôts réguliers, en taxant lourdement les Juifs et les Lombards, parfois en confisquant leurs biens et en pratiquant les dévaluations monétaires. Il conserva les richesses monétaires de l'ordre des Templiers après l'avoir dissout. Il centralisa le pouvoir royal, atteignant un niveau sans limites. La dure crise économique que subit le royaume de France sous son règne provoqua de vastes mouvements de révoltes de la part du peuple mais aussi des nobles et de l'aristocratie. Pour contrer ces graves difficultés économiques, il recourut à des altérations de la valeur du cours de la monnaie, mais ces mesures frappèrent lourdement le petit peuple.
Pour obtenir le passage de l'armée française afin d'évacuer la Guyenne, Philippe donne sa sœur, Marguerite de France, en mariage au roi Édouard Ier d'Angleterre, et promet sa propre fille, Isabelle de France, au fils issu de la précédente union (le futur roi Édouard II d'Angleterre).

Philippe IV s’entoure de légistes, des conseillers compétents qui jouent un rôle décisif dans sa politique. Les légistes appartiennent pour la plupart, au début, à la petite noblesse puis, à la bourgeoisie ou à la noblesse de robe. Les légistes sont apparus sous Philippe Auguste et sont formés au droit romain pour faire évoluer une monarchie féodale, où les pouvoirs du roi sont limités par ses vassaux, vers une monarchie absolue. Il termine cette centralisation commencée par son grand-père, Louis IX, mais ce système sera remis en cause par les Valois directs. Outre les légistes, le roi est entouré de ses héritiers et de sa famille.
L’administration du royaume, limitée à la cour du roi chez ses prédécesseurs, va se diviser en trois sections sous le règne de Philippe le Bel :
• Le Grand Conseil qui examine les dossiers politiques.
• Le Parlement qui se charge de la justice.
• La Chambre des comptes, spécialisée dans les affaires financières.
• Philippe IV a aussi créé les états généraux, en ordonnant la tenue d’assemblées formées de représentants des trois ordres : le clergé, la noblesse et la bourgeoisie.
Sous le règne de Philippe IV, la France abandonna ses traditions féodales pour devenir un État avec une administration moderne.
Le comte de Flandre, Gui de Dampierre, allié au roi Édouard Ier d'Angleterre, rompit son hommage de vassal au roi de France en 1297, mais subit néanmoins deux échecs :
• Les Matines de Bruges : à l’aube du 18 mai 1302 à Bruges, des insurgés flamands armés attaquèrent une des garnisons française de la ville.
• La Bataille des éperons d’or : le 11 juillet 1302, les chevaliers français menés par Robert II d'Artois furent écrasés ce jour-là près de Courtrai par des milices communales flamandes.
Mais lors de la Bataille de Mons-en-Pévèle : le 18 août 1304, le roi parvient à remporter une belle victoire.
Le règne de Philippe le Bel est marqué par ses différends avec le pape Boniface VIII, dont le point central est le droit que s'attribue Philippe le Bel d'imposer -taxer- les biens de l'Église situés dans son Royaume, la France. Ce que va contester le Pape, soucieux de conserver la force du principe de prééminence du pape sur les rois.
En 1302, par la bulle Unam Sanctam, Boniface VIII déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois.
Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques, le roi envoie alors son conseiller (et futur garde des Sceaux), le chevalier Guillaume de Nogaret, avec une petite escorte armée vers l'Italie, dans le but d'arrêter le pape et de le faire juger par un concile. Nogaret est bientôt rejoint par un ennemi personnel de Boniface VIII, Sciarra Colonna, membre de la noblesse romaine, qui lui permet de se rendre à Anagni.
Peu de temps après, la population se révolte et dégage le pape des mains des Français mais ce dernier tombe malade et meurt un mois plus tard à Rome le 11 octobre 1303.

Après le très court pontificat de Benoît XI, Clément V, d'origine française, installé par Philippe le Bel à Avignon dans le Sud de la France, sera d'une aide précieuse pour anéantir l'ordre du Temple. Le vendredi 13 octobre 1307, les Templiers sont mis en prison puis torturés pour leur faire admettre l'hérésie dans leur ordre. Le maître de l'ordre, Jacques de Molay, périt sur le bûcher à Paris en 1314 après avoir été déclaré relaps.
Une succession de malheurs touchait alors la famille royale, dont la plus célèbre reste l'affaire des deux belle filles du roi (affaire de la tour de Nesle).
Moins célèbre que l'anéantissement de l'ordre du Temple, Philippe le Bel entreprit aussi celui du judaïsme en confisquant les synagogues et les biens de cette communauté.
Pendant le règne de Philippe le domaine royal s’est agrandi, suite à son mariage en 1284. Il acquiert en dot le comté de Champagne et la Navarre et devient le premier roi de France et de Navarre.
En 1286, il achète le comté de Chartres à Jeanne de Blois-Châtillon.
Après sa victoire à Mons-en-Pévèle en 1304, le Traité d'Athis-sur-Orge lui permet d'annexer les Lille, Douai et Béthune.
En 1312, deux ans avant sa mort, les bourgeois de Lyon se placent sous sa tutelle, à cause du prestige de la royauté.
Mort de Philippe le Bel
Le 4 novembre 1314, il meurt plus tard, le 29 novembre 1314.

Philippe III de France, dit Philippe le Hardi



Philippe III de France, dit Philippe le Hardi, né le 1er mai 1245 à Poissy, mort le 5 octobre 1285 à Perpignan, fut roi de France de 1270 à 1285.
Il était le fils de Louis IX (1214-1270), dit Saint Louis, roi de France, et de Marguerite de Provence (1221-1295).
Cadet de famille, le prince Philippe n'était pas destiné à régner sur un royaume. C'est à la mort de son frère aîné Louis en 1260 qu'il devient le prince héritier. Il a alors quinze ans et présente beaucoup moins d'aptitudes que son frère.
Sa mère Marguerite lui fait promettre de rester sous sa tutelle jusqu'à l'âge de trente ans, mais son père le roi Saint Louis fait casser le serment par le pape, préférant bonifier son fils par une éducation sans faille. À cet effet, il lui adjoint à partir de 1268 pour mentor Pierre de La Brosse. Saint Louis se charge en outre de lui prodiguer ses propres conseils, rédigeant en particulier ses Enseignements, qui inculquent avant tout la notion de justice comme premier devoir de roi. Guillaume d'Ercuis était en outre son aumônier, avant d'être le précepteur de son fils, le futur roi Philippe IV.
Marié en 1262 à Isabelle d'Aragon, Philippe en a quatre garçons : Louis (1264-1276), Philippe, Robert (1269-av. 1276) et Charles. Il accompagne son père à la huitième croisade, à Tunis, en 1270. Après la prise de Carthage, l'armée est frappée par une épidémie de dysenterie, qui n'épargne pas Philippe et sa famille.
Philippe est proclamé roi sous le nom de Philippe III à Tunis. Sans grande personnalité ni volonté, très pieux, il doit davantage son surnom de Hardi à sa vaillance au combat qu'à sa force de caractère. Il se révèle incapable de commander aux troupes, affecté qu'il est de la mort de son père. Il se hâte donc de conclure, en laissant son oncle Charles Ier d'Anjou négocier avec les Maures, une trêve qui lui permet de revenir en France.
En décembre à Trapani, son beau-frère le roi de Navarre Thibaut de Champagne trouve la mort. Puis, un mois plus tard en Calabre, c'est au tour de son épouse Isabelle d'Aragon, alors enceinte de son cinquième enfant. Enfin, à Hyères, c'est sa sœur Isabelle, la femme de Thibaut.
Il arrive à Paris le 21 mai 1271, et rend avant tout hommage aux victimes, qui furent bien sûr nombreuses aussi parmi les soldats. Il est sacré roi de France à Reims le 15 août 12712.
Conservant la plupart des conseillers de son père, ainsi que Eustache de Beaumarchès, Philippe III a pour grand chambellan Pierre de La Brosse qu'il fait pendre en 1278.
En 1271-1272, il opère sa première transaction territoriale en incorporant au domaine royal l'héritage de son oncle Alphonse de Poitiers : le comté de Toulouse, le Poitou et une partie de l'Auvergne. Par le traité d'Amiens de 1279, il est cependant contraint de céder l'Agenais, la Saintonge et le Ponthieu au roi d'Angleterre Edouard Ier. Il hérite également du comté du Perche et du comté d'Alençon de son frère Pierre décédé en 1283.
Il a l'occasion de faire ses premiers faits d'armes personnels en 1272, quand il convoque l’ost royal contre les comtes de Foix et d'Armagnac qui lui contestent son pouvoir. Armagnac se rend, et Foix, battu, est emprisonné. Il lui restitue cependant ses terres en 1277. Il achète également les comtés de Nemours et de Chartres en 1274 et 1284. Il acquiert aussi diverses villes, telles Harfleur ou Montmorillon. Il retire également au roi de Majorque l'autorité sur Montpellier. En revanche, il cède au pape Grégoire X le comtat Venaissin en 1274.
Il mène une politique matrimoniale efficace, étant l'instigateur du mariage de sa cousine Mahaut d'Artois avec le comte Othon IV de Bourgogne, préparant ainsi le rapprochement de cette région, terre impériale (l'actuelle Franche-Comté), avec le royaume. Il intervient aussi en Navarre après la mort d'Henri Ier de Navarre qui laisse une fille Jeanne sous la tutelle de sa mère Blanche d'Artois et de Ferdinand de la Cerda. Blanche d'Artois fiance Jeanne au fils de Philippe, le futur Philippe le Bel. La Champagne et la Navarre sont administrées par les Français de par le traité d'Orléans de 1275, et la Champagne est définitivement rattachée au domaine en 1314. Le mariage a finalement lieu en 1284.
Du point de vue des institutions, Philippe III introduit plusieurs nouveautés. Il fixe la majorité des rois de France à quatorze ans. Il affermit la justice royale au détriment des justices seigneuriales, instituant un tribunal royal dans chaque bailliage ou sénéchaussée. Il frappe d’amendes les nobles ne répondant pas à la convocation à l'ost royal. Il crée un impôt sur les transmissions de fiefs. Enfin, il institutionnalise la ségrégation envers les juifs.
En Castille, après la mort de son beau-frère Ferdinand de la Cerda en 1275, Philippe III prend sans succès le parti des enfants de celui-ci contre Don Sanche, désigné successeur par le roi Alphonse X.
En Italie, il soutient le pape Martin IV contre les gibelins, faisant une expédition punitive en Romagne. Il soutient également la politique sicilienne de son oncle Charles d'Anjou, après les massacres des Vêpres Siciliennes en 1282. Pierre III d'Aragon, considéré comme l'instigateur du massacre, est excommunié par le pape qui lui enlève son royaume et le donne à Charles de Valois, lequel ne peut le conserver.
En 1285, après l'affaire de Sicile, Philippe III, sans son oncle Charles d'Anjou mort en début d'année, engage la croisade d'Aragon et attaque sans succès la Catalogne (siège de Gérone du 26 juin au 7 septembre 1285). Son armée touchée par une épidémie de dysenterie, il est battu en septembre, et est obligé de faire retraite. Celle-ci est désastreuse, et lui-même meurt à Perpignan.

Louis IX / Saint Louis




Louis IX de France, plus connu sous le nom de Saint Louis depuis sa canonisation par l'Église catholique romaine en 1297, est né le 25 avril 1214 à Poissy et mort le 25 août 1270 à Tunis pendant la huitième croisade. Il fut roi de France de 1226 à 1270.
Il est le fils de Louis VIII (1187-1226), dit Louis le Lion, roi de France, et de Blanche de Castille (1188-1252). Il est aussi le frère aîné de Robert Ier d'Artois, comte d'Artois et de Charles Ier de Sicile (1227-1285), comte d'Anjou, qui fonda la seconde dynastie angevine.
Quatrième fils né en 1214 du roi Louis VIII, Louis IX ne peut régner qu'en raison de la mort précoce de ses trois frères aînés dont Philippe né en 1209 et mort en 1218. Il n'a pas atteint la majorité lorsque survient le décès de son père en 1226.
Louis VIII confie la régence à Blanche de Castille.
Le royaume entre dans une période d'agitation, la révolte est organisée par Philippe Hurepel, oncle de Louis IX, fils légitimé de Philippe Auguste, par la maison de Dreux et par le duc de Bretagne Pierre Mauclerc. Matant la rébellion et les barons agités, la régente Blanche de Castille, achève la conquête du Languedoc le comte Raymond VII de Toulouse à donner sa fille Jeanne en mariage à Alphonse, frère de Louis IX.
Louis IX n'a que douze ans quand il est sacré roi le 29 novembre 1226 à Reims .La régence est assurée par sa mère, Blanche de Castille.
En 1234, elle organise le mariage, de Louis IX avec Marguerite, la fille du comte Raimond Bérenger IV de Provence espérant ainsi agréger le comté de Provence au royaume de France, puisque le comte de Provence a quatre filles. Blanche de Castille garda assez longtemps une grande influence sur le pouvoir, au-delà de la majorité du roi, majeur le 25 avril 1235.
Louis IX prend effectivement le pouvoir à partir de 1241. Il investit son frère Alphonse du comté de Poitiers afin de contraindre la noblesse poitevine à rendre hommage. La soumission de la rébellion de Hugues X de Lusignan lui permet d'asseoir son autorité en une campagne courte (28 avril 1242 au 21 juillet 1242) et dans le même temps de pousser son avantage jusqu'à Saintes pour y déloger le roi Henri III d'Angleterre qui a décidé de rompre la trêve de 1238, et d'aider le comte de Lusignan.
Réputé pour sa piété, Louis IX se taille, grâce aux croisades, une réputation de roi diplomate et juriste dans toute l'Europe. Les royaumes font appel à sa sagesse dans les affaires complexes. Ainsi, il arbitre la succession du comté de Hainaut par le « Dit de Péronne » du 24 septembre 1256.
Par le traité de Corbeil du 11 mai 1258, Louis IX abandonne sa suzeraineté sur la Catalogne, la Cerdagne et le Roussillon. En échange, Jacques Ier d'Aragon renonce à ses droits sur la Provence et le Languedoc. Pour sceller ce traité, Louis IX marie sa fille Blanche avec l'infant de Castille, Ferdinand de la Cerda, et Jacques Ier d'Aragon maria sa fille l'infante Isabelle avec le fils de Louis IX, le futur Philippe III.
Le traité de Paris du 28 mai 1258, ratifié le 4 décembre 1259, restitue au royaume d'Angleterre la suzeraineté sur le Limousin, le Périgord, la Guyenne, le Quercy, l'Agenais et une partie de la Saintonge au sud de la Charente, tandis que pour sa part, Henri III d'Angleterre renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou et au Poitou, en même temps qu'il accepte de rendre l'hommage pour la Guyenne. Plus tard, lorsque le roi Henri III d'Angleterre connaît des difficultés avec ses barons révoltés, il fait appel à l'arbitrage de Louis IX qui rend en sa faveur le Dit d'Amiens du 23 janvier 1264.
Louis IX ne ménagea pas sa peine dans les affaires intérieures,. Il laisse un royaume pacifié et soumis à un pouvoir juste. Il dépêche en 1247 des enquêteurs royaux pour l'instruire de l'état du pays. Il fit surveiller baillis et prévôts de manière à ce que les droits de chacun soient respectés.
Il édicta également une série de mesures de moralisation publique contre les mauvais sénéchaux et baillis. De plus, des mesures visant à réévaluer la monnaie entre 1263 et 1266 lui valurent une popularité.
Élevé par sa mère qui lui apporte les principes d'une piété rigoureuse ainsi qu'une foi inébranlable, Louis IX veut faire de la France, une nation chrétienne .Le 26 avril 1248, Louis IX y inaugure la Sainte-Chapelle dans l'île de la Cité. Cette chapelle construite de 1243 à 1248 représente l'apogée de l'art gothique. Elle était destinée à abriter les Saintes reliques de Jésus rapportées en France par le roi depuis Constantinople :
• la Sainte Couronne d'épines de Jésus ;
• un fragment de la Sainte Croix ;
• diverses reliques de la Passion.
Pour conduire ses sujets au salut, le roi de France interdit les jeux d'argent, le prêt à intérêt, la prostitution et punit le blasphème. Il prend des mesures contre les juifs :
En mars 1240, il organise à la demande du pape Grégoire IX le « procès du Talmud », pour statuer sur l'accusation de juifs convertis au christianisme, selon lesquels le Talmud contient un certain nombre d'invectives contre Jésus-Christ et contre la Sainte Vierge. La controverse sur le sujet se tient à Paris, sous la présidence de Blanche de Castille. Le rabbin Yehiel de Paris représente les juifs. Eudes de Châteauroux, proviseur de la Sorbonne, et l'abbé Nicolas Donin, juif apostat à l'origine de la dénonciation (il avait été excommunié par Rabbi Yehiel en 1225), concluent que le reproche est fondé. Le roi fait alors brûler vingt-quatre charrettes de traités talmudiques à Paris.
En 1254, il bannit de France les juifs qui refusent de se convertir au catholicisme. Ce décret fut annulé quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal.
En 1269, il impose aux juifs de porter des signes vestimentaires distinctifs.
En 1244, Louis IX tombe gravement malade de la dysenterie et fait le vœu de partir en croisade au cas où il guérirait.
L'organisation de la croisade dure quatre années, qui verront la construction du port d'Aigues-Mortes à l'initiative de Charles Ier de Sicile frère du roi, et futur roi de Naples et de Sicile. La ville ne se remettra jamais du coût exorbitant des aménagements requis pour cette croisade et poursuivra Charles d'Anjou en justice.
Le 12 juin 1248, il se saisit de l'oriflamme capétienne à Saint-Denis.
Partie d'Aigues-Mortes que Louis IX avait fait construire, la septième croisade se dirige vers l'Égypte. En mai 1249, les croisés font escale à Chypre avant de se diriger vers Damiette avec 1 800 navires. La ville est prise le 8 juin.
L'armée des croisés se dirige ensuite vers Le Caire mais subit les attaques incessantes de l'émir Fakhr-ad-Din Yusuf. De février à avril 1250, les croisés font le siège de la citadelle de Mansourah. Le scorbut et la dysenterie déciment les soldats et forcent le roi à battre en retraite. Un sergent félon du nom de Marcel fait alors courir le bruit que le roi s'est rendu.
La plupart des soldats et Louis IX sont faits prisonniers le 6 avril 1250 à la bataille de Fariskur.
Pendant sa captivité, le roi charge Marguerite de Provence de la conduite de la croisade. Un mois plus tard, en mai 1250, le roi et l'ensemble des prisonniers sont libérés contre une forte rançon payée par l’ordre du Temple.
Louis IX décide de prolonger son séjour dans ce qui reste des États latins d'Orient. Il renvoie Alphonse de Poitiers et Charles d'Anjou en France pour épauler Blanche de Castille restée seule pour gouverner le royaume. De 1250 à 1253, il consolide les forteresses des états latins
Suite à la mort en novembre 1252 de sa mère, Blanche de Castille, Louis IX prend la décision de rentrer en France. Après avoir réglé plusieurs affaires en cours, les croisés rembarquent à Tyr le 24 avril 1254 pour le royaume de France.
Louis IX espère convertir le sultan de Tunis au christianisme et le dresser contre le sultan d'Égypte. Les croisés s'emparent facilement de Carthage mais l'armée est victime d'une épidémie dite de peste (en réalité de dysenterie). Louis IX en meurt le 25 août 1270 sous les remparts de Tunis. Son corps est étendu sur un lit de cendres en signe d'humilité, et les bras en croix à l'image du Christ. Isabelle d'Aragon, épouse de Philippe III, meurt en Sicile sur le chemin du retour. Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne de Toulouse, meurent à trois jours d'intervalle en Italie.

Louis VIII de France dit le Lion




Louis VIII de France dit le Lion, né le 3 ou 5 septembre 1187 à Paris, mort le 8 novembre 1226 à Montpensier (Auvergne), fut roi de France de 1223 à 1226.
Il était le fils du roi Philippe II (1165-1223), dit Philippe Auguste et d'Isabelle de Hainaut (1170-1190). Par sa mère, il est le premier roi de France qui descende à la fois d'Hugues Capet et de son compétiteur malheureux, Charles de Basse-Lorraine. Il est le premier capétien à ne pas avoir été sacré roi du vivant de son père.
En 1214 à La Roche-aux Moines il bat le roi d’Angleterre
Les barons anglais, révoltés contre le Roi Jean lui propose de lui donner la couronne d'Angleterre, il est en effet l'époux de Blanche de Castille, petite-fille de feu le roi Henri II d'Angleterre.
Louis débarque en Angleterre et arrive à Londres le 2 juin 1216 et prend rapidement le contrôle du pays.
Jean meurt peu après, les barons anglais, décident de se prononcer en faveur d'Henri III, fils de Jean âges de 9 ans. Louis continue la guerre, mais il est battu à Lincoln en mai 1217. Le 11 septembre 1217, lors de la signature du traité de Lambeth, il renonce à ses prétentions.
Louis VIII, profitant de la minorité d'Henri III, décide de s’emparer des dernières possessions anglaises en France. Au cours d’une campagne rapide, Louis VIII s’empare de la majorité des terres de l’Aquitaine. Les villes du Poitou, de la Saintonge, du Périgord, de l'Angoumois et d'une partie du Bordelais tombent les unes après les autres. Henri III ne possède plus en France que Bordeaux et la Gascogne, qui ne furent pas attaquées
En 1226 Louis VIII, prend part à la croisade contre les albigeois, les seigneurs et les villes font leur soumission au roi de France.
Lors du siège de Toulouse Louis VIII, atteint par la dysenterie, mourut au château de Montpensier en novembre 1226. Toulouse ne tomba qu'en 1228.
Louis VIII n'aura régné que 3 années sur le royaume de France alors que son père Philippe Auguste et son grand-père Louis VII régnèrent chacun 43 années, soit 86 années cumulées de 1137 à 1223.

Philippe II dit Philippe Auguste



Philippe II dit Philippe Auguste, né le 21 août 1165 à Gonesse, mort à Mantes le 14 juillet 1223. Il est le fils héritier de Louis VII dit le Jeune et d'Adèle de Champagne.
Philippe Auguste est le premier roi qui a fait porter sur ses actes, à partir de 1190, Rex Franciæ, roi de France, au lieu de Rex Francorum, roi des Francs.
1165 naissances de Philippe accueillie comme un miracle. Louis VII attend depuis près de trente ans un héritier et c'est sa troisième épouse, Adèle de Champagne, qui lui donne tardivement ce fils.
Le 1er novembre 1179 Philippe est associé à la couronne et sacré à Reims.
Pour échapper à l’emprise de sa mère et de ses oncles maternels, il se rapproche de son parrain Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui lui donne sa nièce Isabelle en mariage. Elle lui apporte l'Artois en dot. Le 28 juin 1180, trois mois avant la mort de son père, il signe le traité de Gisors avec Henri II d'Angleterre. Ces deux événements renforcent la position du jeune roi face aux maisons de Flandre et de Champagne.
En 1181, le conflit avec les barons est ranimé, mené par le comte de Flandre, Philippe d'Alsace avec lequel Philippe s'est brouillé. Il parvient toutefois à contrer les ambitions du comte de Flandre. En juillet 1185, le traité de Boves confirme au roi les possessions du Vermandois, de l'Artois et de l'Amiénois.
En avril 1182, l'une des premières décisions de Philippe est complètement contraire à la politique préconisée par son père : l'expulsion des juifs et la confiscation de leurs biens.
Suite aux combats (1186-1188), contre les Plantagenets sans véritable vainqueur. Philippe profite des rivalités entre les fils du roi d'Angleterre, Richard et Jean. Une paix est finalement négociée.
En 1187 l’appelle à la croisade, après la prise de Jérusalem par Saladin et la mort du Roi Anglais en 1189 clôt la rivalité entre le Plantagenets et le capétiens. Il embarque à la fin de l'été 1190 pour la 3e croisade depuis Gênes.
Mais surpris par les tempêtes en Méditerranée il doit attendre plusieurs mois en Sicile, à Messine en compagnie du Roi d’Angleterre Richard. La rivalité entre les deux rois autour des projets de mariage de Richard,) qui s'engage avec Bérengère de Navarre et rompt ses fiançailles avec Alix (demi-sœur de Philippe) s’accentue. Philippe quitte Messine, le 30 mars 1191. Le 20 avril 1191 il arrive à Acre et participe au siège de la cité.
Il est victime de la suette et d'une forte fièvre ils perdent cheveux et ongles (tout comme Richard d’Angleterre arrivée peux après). Philippe perd l'usage d'un œil.
Mais les assiégés capitulent le 12 juillet 1191. La croisade ne fait que commencer, mais Philippe décide de rentrer en France.
La mort du comte de Flandre lors du siège d'Acre ouvre la succession flamande. C'est dans un état de santé délabré et très atteint physiquement que Philippe passe par Rome pour obtenir du pape l'autorisation de quitter la croisade. Le roi rentre à Paris le 27 décembre 1191.
La mort du comte de Flandre, sans descendance, suscite les convoitises avec trois possibles successeurs Baudouin, comte de Hainaut, Éléonore de Vermandois, comtesse de Beaumont, et Philippe lui-même.
Au terme de négociations, Baudouin est désigné comme héritier après paiement de cinq mille marcs d'argent. Philippe confirme par une charte de 1192 le Valois et le Vermandois à Eléonore, qui doivent revenir au roi après la mort de celle-ci. Enfin, le roi reçoit Péronne et l'Artois, au nom de son fils Louis, comme héritage de la reine Isabelle de Hainaut morte en 1190.
Après la disparition de la reine Isabelle, Philippe doit se remarier. Il le fait le 21 aout 1193 avec Ingeburge de Danemark, sœur du roi Knut VI, âgée de dix-huit. Le lendemain, Philippe fait écourter la cérémonie du couronnement et expédie Ingeburge dans un monastère. Le roi annonce qu'il souhaite faire annuler le mariage. Les raisons de cette séparation, suivie pour Ingeburge de sept ans de captivité, sont ignorées et ont donné lieu à toutes sortes de spéculations. Philippe souhaite faire valoir un lien de parenté prohibé par l'Église. Une assemblée d'évêques et de barons donne raison au roi, qui se remarie avec Agnès de Méranie, dès juin 1196. Mais le pape Innocent III, élu en 1198. Souhaitant affirmer son autorité, demande à Philippe de renvoyer Agnès et de rendre sa place à Ingeburge. L'interdit est lancé sur le royaume à partir du 13 janvier 1200. Philippe laisse toutefois la cause en suspens, Ingeburge reste captive. Le roi organise une cérémonie de réconciliation, et l'interdit est levé le 7 septembre 1200.La procédure d'annulation du mariage se poursuit. Le concile de Soissons qui se réunit en mars 1201 se conclut cependant par l'échec de Philippe, qui abrège lui-même les débats et renonce à faire casser le mariage. En juillet 1201, Agnès de Méranie meurt en donnant à Philippe un deuxième héritier, Philippe (après avoir donné naissance à une fille, Marie, en 1198), reconnu comme tel par le pape en novembre 1201. Philippe reprend la procédure d'annulation du mariage en 1205, cette fois sur motif de non consommation. Il est probable que son opiniâtreté à obtenir la séparation tienne à la naissance en 1205 de son troisième fils, Pierre Charlot qui resta de ce fait illégitime et dont l'éducation fut confiée en 1212 à l'Eglise catholique probablement après le décès de sa mère. Constatant définitivement que ces projets débouchent sur une impasse gênante, le roi met fin brutalement aux négociations de rupture en 1212 (comme en 1201) et, résigné, rend sa place, sinon d'épouse, du moins de reine, à la malheureuse Ingeburge.
Philippe profitant de l’absence de Richard (fait prisonnier lors de son retour de croisade) négocie avec Jean sans Terre, le frère de Richard, qui a pris le contrôle du royaume anglo-normand. Il rend hommage en 1193 à Phillippe pour les possessions françaises des plantagenets.
Philippe attaque les possessions des Plantagenêts, Jean cède l'est de la Normandie , en janvier 1194. Richard est finalement libéré le 2 février 1194. La riposte est immédiate : après deux mois passés en Angleterre, il débarque en Normandie le 12 mai 1194 ; et engage une guerre d'escarmouches.
Richard s'empare des bagages de Philippe, du sceau royal et de son chartrier (événement à l'origine de la création de la garde des archives royales) lors des combats. Le 23 juillet 1194 une trêve est signée.
Mais En 1195, la guerre se déplace dans le Berry. Alors que l'on s'apprête au combat près d'Issoudun, Richard va trouver Philippe et lui prête hommage pour le duché de Normandie et les comtés d'Anjou et de Poitiers.
Le 15 janvier 1196 Un traité de paix est signé à Gaillon: Richard cède Gisors et le Vexin normand à Philippe, qui lui abandonne les différentes conquêtes qu'il a faites en Normandie et ses prétentions sur le Berry et l'Auvergne.
Richard entame la construction de Château-Gaillard, ce qui rallume la guerre. Richard prend et détruit le château de Vierzon, dans le Berry, et se fait livrer à prix d'argent le château de Nonancourt. De son côté, Philippe s'empare, à l'automne 1196, des châteaux de Dangu et d'Aumale, et reprend Nonancourt. Richard envahit le Vexin (1197-1198), ravageant les bords de Seine au-dessous de Paris. Philippe est battu en septembre 1198 entre Gamaches et Vernon. Le 26 septembre 1198, Richard s'empare des châteaux de Boury et de Courcelles, puis bat près de Gisors les troupes de Philippe, venu au secours de ces places fortes.
Le 13 janvier 1199, ils conviennent en présence du légat d'une trêve de cinq ans.
Le 26 mars 1199, Richard lors du siège du donjon du château de Châlus-Chabrol succombe à une blessure le 6 avril.
Philippe profite des rivalités aux seins de la famille des Plantagenets entre jean (frère de Richard et Arthur de Bretagne neveu de celui-ci, il prend cette fois position pour Arthur contre Jean. Il reçoit l'hommage du duc Arthur Ier de Bretagne pour les possessions françaises de Plantagenets au printemps 1199. Il négocie en position de force avec Jean, en mai 1200.
En 1202 Philippe part à l'assaut de la Normandie et suite à la mort du Duc de Bretagne Arthur assassiné début 1203, Philippe s'assure du soutien des vassaux d'Arthur et reprend son action en Normandie au printemps 1203, Falaise, Caen, Bayeux, puis Rouen qui capitule le 24 juin 1204. Philippe se tourne vers la vallée de la Loire, il prend d'abord Poitiers en août 1204, puis Loches et Chinon en 1205.
Jean et Philippe conviennent finalement d'une trêve à Thouars, le 13 octobre 1206.
Entre 1206 à 1212 il s'efforce de consolider ses conquêtes. La domination de Philippe est acceptée en Champagne, en Bretagne et en Auvergne, mais le nord (Boulogne et la Flandre) posent problème.
Le comte de Boulogne Renaud de Dammartin, négocie avec le camp ennemi anglais, les soupçons de Philippe prennent corps lorsque le comte entreprend de fortifier Mortain, en Normandie.
En 1211, Philippe envahis les possessions de Renaud qui s'enfuit.
En Flandre, suite au départ du comte pour la 4e croisade et à son élection comme empereur du nouvel empire latin et sa mort en 1205. Philippe le frère de Baudouin comte de Namur, assure la régence, il jure fidélité à Philippe Auguste. Le roi, pour stabiliser le comté, marie la fille de Baudoin et seul héritière Jeanne, à Ferrand de Flandre, en 1211.
En 1197, après la mort de l'empereur, Henri VI, un nouvel empereur doit en effet être désigné par le pape. Deux candidats sont déclarés : Otton de Brunswick, soutenu par son oncle Jean roi d’Angleterre et favori du pape, et Philippe de Souabe, frère d'Henri VI, soutenu par Philippe et couronné Roi des Romains en 1205. Ce dernier est toutefois assassiné en 1208. Otton est couronné empereur en octobre 1209. Innocent III regrette son choix puisque le nouvel empereur exprime bientôt ses ambitions italiennes. Otton est excommunié en 1210.
L'incroyable réussite de Philippe amène bientôt ses rivaux à s'unir. L'opposition se cristallise en 1212 : on y compte naturellement Jean et Otton. Renaud de Dammartin est le véritable artisan de la coalition : il se rend à Francfort pour trouver l'appui d'Otton, puis en Angleterre où il fait hommage à Jean, qui le rétablit officiellement dans ses possessions anglaises.
Le 8 avril 1213 Philippe réunit ses barons à Soissons et charge son fils Louis de conduire une expédition contre l'Angleterre, sauf un : Ferrand, le comte de Flandre qu'il a lui-même installé deux ans plus tôt.
Le projet de Philippe, d’envahir l'Angleterre, prend littéralement l'eau lorsque sa flotte est assaillie par la coalition en mai 1213. Philippe et Louis s'acharne contre les comtés de Boulogne et de Flandre.
En février 1214, Jean débarque enfin sur le continent, espérant prendre Philippe à revers.
En mai 1214, il remonte jusqu'à la vallée de la Loire et prend Angers. Philippe, confie alors à Louis la riposte contre Jean. Le jeune prince se tourne immédiatement vers la forteresse de la Roche-aux-Moines. À son approche, Jean est pris de panique. Le roi d'Angleterre fuit le 2 juillet. L'affrontement final entre les armées de Philippe et la coalition, conduite par Otton, est désormais inévitable.
Philippe entend couper ses ennemis des renforts en provenance d'Allemagne et tente de surprendre Otton par le nord-est. L'empereur a vent de la manœuvre et se déplace, à quelques lieues de l'armée de Philippe.
Philippe, ayant observé le terrain lors de son avancée, fait mine de se replier. Otton pense qu'il veut éviter la bataille, et ses armées coalisées pensent que l'ennemi fuit. L'armée française se dirige vers Bouvines, le dimanche 27 juillet 1214.
Un dimanche, l'interdiction de combattre est absolue pour les chrétiens, mais Otton IV, excommunié en 1210, décide de passer à l'offensive. L'armée française, se retourne brusquement et gagne la bataille. L'empereur est en fuite, sont capturer Renaud de Dammartin, et le comte de Flandre.
La coalition est dissoute dans la défaite. Le 18 septembre 1214, à Chinon, Philippe signe une trêve de pour cinq ans avec Jean. Le roi anglais retourne en Angleterre en 1214. Par ce traité de Chinon, il abandonne toutes ses possessions au nord de la Loire : le Berry et la Touraine, avec le Maine et l'Anjou retournaient dans le domaine royal, qui couvre désormais le tiers de la Frances.
Après Bouvines, les opérations militaires se déroulent en Angleterre (lutte de Louis fils de Philippe 2 pour le trône d’Angleterre) ou dans le Midi de la France (croisade des albigeois).
Le domaine, et plus largement l'ensemble du nord de la Loire, reste en paix, selon les termes de la trêve conclue à Chinon en 1215, originellement pour cinq ans, et prolongée en 1220 avec la garantie de Louis, une association qui marque le début de la transition de Philippe à son fils et héritier.
Si les conquêtes par les armes cessent, Philippe étend néanmoins son influence en profitant des cas de successions problématiques. C'est le cas en Champagne lors de l'accession de Thibaut IV.
La prospérité du royaume à la fin du règne de Philippe Auguste est un fait établi. On estime ainsi l'excédent annuel du Trésor à 25 210 livres en novembre 1221. À cette même date, le Trésor a dans ses caisses 157 036 livres, soit plus de 80 % du revenu annuel ordinaire global de la monarchie. Le testament de Philippe Auguste, rédigé en septembre 1222, confirme ces chiffres, puisque la somme de ses legs s'élève à 790 000 livres parisis, soit près de quatre ans de revenus ! Ce testament est rédigé alors que l'état de santé de Philippe fait craindre la mort.
Il meurt le 14 juillet 1223, à Mantes. Son corps est amené à Paris, et ses funérailles sont rapidement organisées, à Saint-Denis.


Louis VII de France, dit Louis le Jeune, ou Louis le Pieux, né en 1120, mort en 1180 à Paris, roi des Francs de 1137 à 1180. Il est sacré roi et couronné, à Reims, dès le 25 octobre 1131, par le pape Innocent II. Après le décès de son père Louis VI le Gros, il est à nouveau couronné à Bourges, le 25 décembre 1137.
Avant de mourir, son père organise son mariage avec Aliénor d'Aquitaine (1122-1204).
Le mariage à lieu à Bordeaux, le 25 juillet 1137. Il est lui-même couronné duc d'Aquitaine, à Poitiers le 8 août. Ce mariage fabuleux permit au domaine royal de presque tripler, car la jeune mariée apporte dans sa dot la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge et le Périgord.
Louis VII écarte sa mère de la cour, mais garde les conseillers de son père, dont l’abbé Suger. Il poursuit la politique de son père et continue de mettre en valeur le domaine royal. Il fait de multiples concessions aux communautés rurales, encourage les défrichements et favorise l’émancipation des serfs. Il prend appui sur les villes en accordant des chartes de bourgeoisie (Étampes, Bourges) et en les encourageant hors de son domaine (Reims, Sens, Compiègne, Auxerre). Il soutient enfin l’élection d’évêques dévoués au pouvoir royal.
En 1138, Louis VII s’oppose au pape et au comte de champagne au sujet d’investiture pour diverse évêché. Le pape finit par excommunier Louis.
En 1142, le roi envahit le comté et lors de son avancée incendie en 1143 Vitry-en-Perthois et son église dans laquelle s’étaient réfugiés les habitants, qui y trouvèrent une mort affreuse.
Il signe le traité de Vitry avec le comte Thibaud à l’automne 1143, acceptant l’élection du champion du pape pour faire lever l'interdit qui pèse sur le royaume. Le 22 avril 1144, il participe à la conférence de Saint-Denis pour régler définitivement le conflit.
Pour sceller le règlement du conflit, il accepte de prendre part à la deuxième croisade, il annonce sa décision de partir pour porter secours aux États chrétiens de Palestine.
Le 11 juin 1147, le roi Louis VII et Aliénor partent pour la deuxième croisade, suivie peu à peu par des dizaines de milliers de pèlerins. Se mettant en marche à partir de Metz, ils passent par la vallée du Danube, où ils sont rejoints par l’empereur Conrad et prévoient de passer par Constantinople, où ils arrivent le 4 octobre 1147.
L’expédition est marquée par la discorde entre les clans français et allemand, l’inexpérience de Louis , et la perfidie des Byzantins nuisent plus aux chrétiens qu’ils ne les aident. Trompé par ceux-ci, Louis VII est battu par les Turcs et connaît plusieurs revers en Syrie. Il rejoint à grand peine Antioche en 1148, alors aux mains de Raymond de Poitiers, oncle d’Aliénor, qui reçoit les Croisés avec beaucoup d’égards.
Raymond espérait que Louis allait l’aider à combattre l’ennemi qui l’avait dépouillé de certains de ses territoires, mais le roi ne pensait qu’à aller à Jérusalem. Aliénor tenta en vain de convaincre son mari d’aider son oncle. Le roi préféra prendre conseil des templiers.
Louis VII quitte Antioche et gagne Jérusalem où il accomplit le pèlerinage qu’il s’était imposé.
Il tente de prendre Damas, devant laquelle son armée fut repoussée. Le couple royal séjourna encore une année en Terre sainte avant de revenir séparément vers la France, par mer. Le roi fit d'abord halte en Calabre où il débarqua le 29 juillet 1149. Il séjourne dans le royaume de Sicile où il attendit trois semaines l'arrivée de la reine venant de Palerme. Louis fut l'hôte du roi Roger II de Sicile. Sur le chemin du retour, il eut à Tivoli une entrevue avec le pape Eugène III (9-10 octobre 1149).
En novembre 1149, Louis VII pense à se séparer d’Aliénor. Mais le pape Eugène III, lors d’un arrêt au Mont-Cassin, puis l’abbé Suger réussissent à les réconcilier.
En 1150, Alix de France (1150-1195), seconde fille du couple royal, vient au monde.
En 1151, le roi désirant toujours la séparation, le concile de Beaugency trouve finalement une faille, Aliénor reprend sa dot, et le 18 mai 1152, elle épouse en secondes noces le comte d’Anjou Henri II Plantagenêt, qui devient roi d’Angleterre en 1154. Il a 19 ans et elle, 30 ans.
En 1158, Louis VII et Henri II Plantagenêt se réconcilient et se font la promesse d’un mariage entre Marguerite de France et Henri le Jeune.
En 1159, Henri II s’en prend au comté de Toulouse, mais Louis VII contraint le roi d’Angleterre à lever le siège de Toulouse.
En 1163, Henri II rend hommage à Louis VII pour la Normandie au nom de son fils Henri le Jeune.
Le 21 août 1165, naissance de Philippe Auguste, unique héritier mâle de Louis VII.
En 1172, Louis VII pousse Henri et Richard, les enfants d’Henri II, à entrer en conflit avec leur père.
En 1173, Louis VII et Henri II concluent une trêve.
En 1177, le pape impose à Henri II la conclusion du traité d'Ivry, signé le 21 septembre, et par lequel les deux rois se jurent amitié ; traité suivi, le 22 juin 1180, par la signature d’un pacte de non-agression.
Le 1er novembre 1179, fait sacrer son fils Philippe, et épuisé par la maladie, il lui abandonna le pouvoir l’année d’après.
En 1180 Le traité de Gisors du 28 juin 1180 marqua la fin de cette série de guerres continuelles entre la France et l’Angleterre. Le 18 septembre 1180, Louis VII meurt. Ce dernier n’exerçait plus le pouvoir depuis le 28 juin 1180, jour où il abandonna le pouvoir à son fils.

Louis VI de France, dit le Gros ou le Batailleur



Louis VI de France, dit le Gros ou le Batailleur, né en 1081, mort le 1er août 1137 à Béthisy-Saint-Pierre. Roi des Francs de juillet 1108 à 1137.
Il est le fils de Philippe Ier (1052-1108), roi des Francs et de sa première épouse Berthe de Hollande.
Après avoir répudié Berthe en 1092 et malgré les protestations du clergé, son père se remarie la même année avec Bertrade de Montfort, comtesse d'Anjou. De cette deuxième union naissent quatre enfants, dont deux fils. Louis, est élevé avec Suger, futur abbé de Saint-Denis, qui devient son ami proche, puis son conseiller.
En 1092, son père l'investit du comté de Vexin et des villes de Mantes et de Pontoise. Il vit éloigné de la cour, sa mère ayant été répudiée son père remarié à Bertrade de Montfort. En 1097, à la tête de l'armée royale, il défend le Vexin contre le roi d'Angleterre.
Après avoir été adoubé chevalier en 1098, Louis est associé au trône il combat le duc de Normandie et les seigneurs du domaine royal qui se montrent rebelles.
Son père, devenu impotent, incapable de gouverner se réconcilie avec lui. C'est dans le courant de l'année 1101 ou 1103, qu'il lui confie le gouvernement effectif du royaume en qualité de « rex designatus » (roi désigné). Le 29 juillet 1108, son père meurt à Melun. Louis, se doutant que son demi-frère, Philippe de Montlhéry, risque de l'empêcher d'accéder à Reims, se hâte de rejoindre Orléans, afin de se faire sacrer au plus vite. Le sacre a lieu le 3 août 1108.
Louis VI encourage les mouvements communaux, associations professionnelles sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s'administrer sous la direction d'un maire. En 1111, il lutte contre le brigandage perpétré par certains seigneurs, à l'intérieur du domaine royal.
En 1124, l’empereur Henri V voulant aider son beau-père Henri Ier d'Angleterre dans le conflit qui l'oppose à Louis VI pour la succession dans le duché de Normandie, envahit la France et avance avec une armée. Face à la menace germanique et pour la première fois en France, Louis VI fait appel à l’ost. Dans un même élan, tous ses grands vassaux répondent présent. Louis VI se retrouve à la tête d’une immense armée mais l’affrontement, ne se fait pas. Henri V, certainement impressionné par une telle mobilisation, se retire.
La succession était destinée à son fils Philippe, couronné en 1129, mais sa mort en 1131 amène le cadet, Louis, destiné à une carrière ecclésiastique et non éduqué à la fonction royale, à devenir l'héritier. Il est donc couronné roi en 1131.
En 1137, il conclut la paix avec Étienne de Blois roi d'Angleterre. Ayant noué des rapports amicaux avec Guillaume X, duc d'Aquitaine, celui-ci avant de mourir, donna sa fille et héritière au fils aîné du roi. Alors qu'il rentre d'une expédition punitive, Louis VI tombe soudainement malade. Il meurt le 1er août 1137. Son fils Louis, âgé de 17 ans et couronné de

Philippe Ier de France



Philippe Ier de France, né en 1052 et mort le 30 juillet 1108 au château de Melun, fut roi des Francs de 1060 à 1108.
Couronné en 1059 du vivant de son père, Philippe ne règne seul qu’à partir de 1066, car son oncle, le comte de Flandre Baudouin V, assisté de l’archevêque de Reims Gervais de Belleme ainsi qu’Anne de Kiev, exerce la régence de la mort d’Henri Ier de 1060 à 1066.
Pour agrandir le domaine, il s’empare d’une partie du Vermandois et du Gâtinais (1068), du Vexin français (1077). En 1101, il rachète pour une forte somme la vicomté de Bourges.
Il développe l’administration royale et, pour assurer des revenus à la couronne, dispose des biens de l’Église et vend les charges ecclésiastiques.
En 1071, il soutient Richilde de Hainaut, veuve du comte de Flandre contre leur beau-frère et oncle, Robert le Frison. Philippe est défait à la bataille de Cassel en février mais parvient à prendre Saint-Omer en mars. Il conclut la paix avec Robert qu'il reconnaît comme comte de Flandre et dont il épouse la belle-fille, Berthe.
Pendant la plus grande partie de son règne, Philippe lutte pour réduire la puissance de son vassal le plus redoutable, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d’Angleterre en 1066. Philippe trouve l’appui des comtes d’Anjou et de Flandre qui se sentent aussi menacés par ce trop puissant voisin. Afin de consolider son alliance avec la Flandre, il épouse Berthe de Hollande (v. 1055-† 1094). En 1076, Philippe inflige une grave défaite à Guillaume.
Fort de sa victoire, Philippe s’empare du Vexin français, possession de Simon de Vexin. Guillaume le Conquérant renonce à la Bretagne et fait la paix avec Philippe. Ce dernier reste toutefois inquiet de la menace anglo-normande. Selon une politique qui sera reprise par ses successeurs, il va s’efforcer de développer les dissensions à l’intérieur de la famille du Conquérant. En 1078, il prend parti pour Robert Courteheuse, le fils aîné de Guillaume, qui s'est révolté contre son père.
Il semble que Philippe se soit retourné contre ce dernier. On le retrouve en 1079, en train d'assiéger Robert avec Guillaume qui est blessé au cours du siège. Peu après, Robert obtient le gouvernement de la Normandie. Le roi capétien reçoit en récompense la ville de Gisors.
Dans les années qui suivent la mort de Guillaume le Conquérant, Philippe aide Robert Courteheuse qui essaie de récupérer le trône d’Angleterre dont son frère, Guillaume II le Roux, a hérité. Ce dernier tente, en représailles, de lui prendre le Vexin dans les années 1097-1099, mais échoue au cours de trois campagnes successives.
En 1092, Philippe s’entiche de Bertrade de Montfort († 1117), l’épouse de Foulque IV le Réchin. Il répudie alors Berthe et se remarie avec Bertrade de Montfort en 1092. En 1094, le concile d’Autun où sont réunis trente-deux évêques prononce l’excommunication du roi. Philippe laisse le soin des opérations militaires dans le Vexin à son fils Louis VI qu’il a associé à la couronne vers 1098.
Après une controverse au sujet du dépositaire de l’évêché de Beauvais, entre 1100 et 1104, Philippe se réconcilie avec la papauté et est absous en 1104. En 1107, le pape Pascal se rend en France où il rencontre Philippe et le futur Louis VI . L’alliance entre le royaume de France et la papauté contre l’Empire est alors définitivement scellée pour un siècle. Le 30 juillet 1108, Philippe Ier meurt après quarante-huit ans de règne.

Henri Ier



Henri Ier (né en 1008 - mort le 4 août 1060 à Vitry-aux-Loges), roi des Francs de 1031 à 1060
Sacré roi du vivant de son père en 1027, il lui succède en 1031 mais doit faire face à l'hostilité de sa mère et des grands vassaux qui veulent faire monter son frère cadet.
Henri obtient l'appui de l'empereur Conrad II et surtout celui du duc de Normandie Robert, mais pour obtenir la paix, il doit céder à son frère la Bourgogne.
Le comte de Blois soutient lui Eudes (v. 1013-v. 1057/1059), autre frère d’Henri, mais vaincu, ce dernier est assigné à résidence à Orléans.
Suite au départ en 1035 pour la Terre sainte de Robert de Normandie, Henri Ier devient le tuteur de son fils, le futur Guillaume duc de Normandie. Quand la nouvelle de la mort de Robert lui parvient, il soutient le jeune duc contre les seigneurs de Normandie qui lui sont hostiles. Ensemble, ils les combattent et les défont en 1047. Mais la montée en puissance du duc inquiète le roi de France qui se brouille avec Guillaume. Ce dernier le vainc en 1054, puis quatre ans plus tard.
Le règne est une longue suite de luttes féodales. Il perd la Bourgogne et ne gagne que le Sénonais. C'est durant cette période difficile que les évêques français proclament la paix de Dieu, puis la trêve de Dieu.
Il est fiancé en 1033 à Mahaut ( v. 1027 - 1034), fille en bas-âge de l'empereur Conrad II, mais celle-ci trouve la mort à l'âge de sept ans. En 1034, il épouse Mathilde de Frise, (v. 1025/1026 - 1044). En 1051, il épouse en secondes noces Anne de Kiev.
Leur fils aîné, associé au trône en 1059, succède à son père sous le nom de Philippe Ier.

Robert II de France, surnommé Robert le Pieux



Robert II de France, surnommé Robert le Pieux est né à Orléans vers 972 et est mort au château de Melun le 20 juillet 1031. Fils d’Hugues Capet et de son épouse Adélaïde d'Aquitaine, Il règne de 996 à 1031. Associé dès 987, il assiste son père sur les questions militaires et religieuses. Poursuivant l’œuvre politique de son père, après 996, il parvient à maintenir l’alliance avec la Normandie l’Anjou et à contenir les ambitions d'Eudes de Blois. Au prix d’une longue lutte débutée en avril 1003, il conquiert le duché de Bourgogne qui aurait dû lui revenir en héritage à la mort, sans descendance, de son oncle. Les déboires conjugaux de Robert avec Rozala d'Italie et Berthe de Bourgogne, puis la mauvaise réputation de Constance d'Arles, contrastent avec l’aura pieuse, à la limite de la sainteté.
Hugues souhaite en finir avec l'alternance entre Carolingiens et Robertiens pour le trône de France. Eudes en 898 et Robert Ier en 923 ayant eu des Carolingiens pour successeurs. Il propose à Adalbéron l’association de Robert au trône. L’archevêque de Reims est hostile à cette proposition. On pense que Gerbert d’Aurillac, serait alors venu au secours d’Hugues pour convaincre le prélat d’évoquer l’appel du comte de Barcelone, demandant de l’aide pour lutter contre Al-Mansur. Sacré et marié, Robert collabore avec son père. À partir de 990, tous les actes ont sa souscription.
Les premiers Capétiens s’attachent un clan d’évêques dont le soutien se montrera déterminant. Hugues et Robert ont besoin de l’appui de l’Église pour asseoir davantage leur légitimité. Hugues et Robert ont besoin de contingents envoyés par les évêchés puisque la cité de Laon vient d’être prise d’assaut par Charles de Lorraine, prétendant carolingien au trône. Ils assiègent par deux fois la ville sans résultat.. La situation se débloque grâce à la trahison d’Adalbéron, évêque de Laon, qui s’empare de Charles et d’Arnoul (991) l’épiscopat sauve la royauté capétienne. S’en suit le concile de Saint-Basle de Verzy où Arnoul le traître est jugé par une assemblée présidée par Robert (juin 991).
Après environ trois ou quatre années de mariage (vers 991-992), le jeune Robert répudie Rozala , que son père l'avait forcé à épouser. Elle est invitée à repartir dans ses domaines en Flandre rejoindre son fils Baudouin IV. Robert a pris le soin de préserver la dot (le port de Montreuil). Robert recherche une conjointe. Au début de l’an 996, il rencontre Berthe de Bourgogne, épouse d’Eude de Blois. Robert et Berthe sont attirés l’un vers l’autre, malgré l’hostilité du roi Hugues (la maison de Blois est l’ennemi des Capétiens). Robert y voit outre son intérêt sentimental, également un gain territorial puisque Berthe apporterait l’ensemble des territoires blésois. Or, en 996, Eudes de Blois décède en mars puis Hugues en octobre : le mariage peut avoir lieu.
Au bout de 5 ans, il n’y pas de descendance : Berthe et Robert qui sont consanguins n’ont eu qu’un enfant mort-né, le roi doit quitter Berthe en 1003. Le roi ne divorce pas de Berthe, puisque l’union n’ayant pas été reconnue par l’Église, cette opération se révèle inutile. Il se marie une troisième fois avec une princesse qu’il n’a jamais rencontrée. Âgée de 17 ans, Constance d'Arles vient de Provence. Au cours du règne de Robert, Constance se place souvent au centre des intrigues afin de se préserver une place singulière à la cour franque.
Constance et son clan imposent l’association d’Hugues, le fils aîné, contre l’avis des princes. Ainsi, en cas de mort de Robert, Constance assurerait la régence. On ne donne aucun pouvoir à Hugues qui est sans cesse humilié par sa mère avant de mourir en 1025. La reine s’oppose alors au sacre de son deuxième fils, Henri, qu’elle n’aime guère au profit de son cadet Robert. Mais la cérémonie a lieu quand même à Reims en 1027.
Le roi Robert mène une politique claire : récupérer à son profit des territoires, soit en se l’appropriant, soit en les cédants, à un évêque. La victoire la plus éclatante de Robert reste l’acquisition du duché de Bourgogne suite au décès de son oncle. Le jeune Henri, reçoit le titre ducal mais Robert en garde le gouvernement et s'y rend régulièrement. La mort en 1027 d’Hugues, le frère aîné d’Henri, fait de ce dernier l’héritier de la couronne royale ; le duché revient donc au cadet.
L’an mil constitue le « réveil de l’hérésie ». Au cours du haut Moyen Âge, on n’avait pas connu de persécutions de ce type. Le XIe siècle inaugure une série de bûchers hérétiques : Orléans (1022), Milan (1027).
Le dernier grand événement du règne de Robert est l’association au trône de son second fils, Henri. Encore une fois, la reine Constance souhaite imposer son fils cadet. Dans l’entourage royal, Henri est considéré comme trop efféminé. Favorables à l’élection du meilleur, l’épiscopat et de nombreux princes refuse. Néanmoins le roi, soutenu par quelques personnalités, tient bon et Henri est finalement sacré en 1027. Âgé de plus de 55 ans, un âge auquel dans la tradition de l’époque on doit s’effacer du pouvoir, le roi Robert est toujours sur son trône. Il doit essuyer plusieurs révoltes de ses fils Henri et Robert, probablement intriguées par la reine Constance (1030). Robert et Constance doivent s’enfuir en Bourgogne. De retour dans leur domaine, la paix est rétablie avec les membres de la famille royale.
Robert le Pieux décède finalement au cours de l’été 1031.

Hugues Capet



Hugues Capet (né vers 940, mort au lieu-dit « Les Juifs », près de Prasville (Eure-et-Loir) le 24 octobre 996), duc des Francs (960-987), roi des Francs (987-996), Fils de Hugues le Grand et d’Hedwige de Saxe.
En 956, Hugues le Grand meurt et son fils Hugues est censé hériter d'une puissance de premier ordre : à Rome, le pape le reconnaît « glorieux prince des Francs » mais Otton 1er et son frère Brunon archevêque de Cologne et duc de Lotharingie entend mettre sous tutelle la Francie occidentale ce qui lui est possible étant l'oncle maternel d'Hugues et de Lothaire.
En 960, Hugues hérite du titre de duc des Francs et du marquisat de Neustrie obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV. Son frère Otton obtient le duché de Bourgogne.
Face à cet affaiblissement, une forte poussée d'indépendance se produit. Le comte Thibaud de Blois, pourtant un ancien fidèle de son père qui lui a confié la cité de Laon, s'assure une quasi-indépendance en se proclamant comte de Blois.
En 978 le Roi Lothaire pille par surprise Aix-la-Chapelle mais doit rapidement battre en retraite et se réfugier à Étampes chez Hugues.
Otton II s'engage à son tour dans l'offensive, Le frère de Lothaire, Charles de Lorraine, est même couronné roi à Laon. Mais aux portes de Paris, Hugues barre la route à l'empereur, il est contraint de s'enfuir.
Les troupes de Lothaire et d'Hugues poursuivent Otton dont l'arrière garde, ne pouvant franchir l'Aisne en crue à Soissons, est complètement anéantie. Cette victoire permet à Hugues de retrouver ainsi sa place de premier aristocrate du royaume. Appuyé par l'évêque de Reims, Hugues est désormais le nouvel homme fort du royaume.
En 979, alors que Lothaire souhaite assurer sa succession en associant au trône son fils, c'est le duc des Francs qui prend en charge la réunion des grands. La cérémonie se déroule à Compiègne en présence du roi. L'assemblée acclame Louis V. Au cours d'une partie de chasse, le roi Louis V trouve la mort en mai 987.Hugues demande à Adalbéron archevêque de Reims de convoquer une assemblée. Hugues est acclamé par l'assemblée de Senlis (quelques jours après la mort de Louis V), puis est couronné à Reims.
Un des premiers soucis du nouveau roi est d'assurer la perpétuation d'une dynastie. Il essaye de convaincre Adalbéron de sacrer son fils Robert. Mais l'archevêque, très proche du pouvoir ottonien qui préfère l'alternance des grandes familles plutôt qu'une puissante dynastie capable de lui faire concurrence, refuse. Hugues, venant de recevoir une lettre du comte de Catalogne, lui demandant de le soutenir contre Al-Mansur qui vient de razzier Barcelone, il fait donc valoir qu'il a besoin d’un successeur. Adalbéron doit céder et Robert est sacré le jour de Noël 987.
Hugues doit faire face à de nombreux opposants. En premier lieu, un de ses grands rivaux : Charles de Lorraine. Ce dernier réapparaît en 988 lorsqu'il s'empare de la ville de Laon, un des derniers bastions carolingiens. Pour se faire respecter, le roi assiège par deux fois la ville sans résultat.
Après la mort d'Adalbéron de Reims (989), il décide d'élire comme nouvel archevêque le carolingien Arnoul (un fils illégitime du roi Lothaire). On pense qu'il s'agit d'apaiser les partisans du Carolingien, mais la situation se retourne contre le roi puisque Arnoul livre Reims à Charles. Les alliances se forment alors ; la guerre est ouverte : Charles est allié à l'archevêque de Reims et à Herbert de Vermandois, et Hugues reçoit le soutien d'Eudes de Blois en échange de Dreux.
La situation se débloque par la trahison d'Adalbéron évêque de Laon, qui s'empare de Charles et d'Arnoul pendant leur sommeil et les livre au roi (991). Durant l'été 996, déjà malade meurt, le roi est peut-être atteint de la variole.