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lundi 9 janvier 2012

Philippe II dit Philippe Auguste



Philippe II dit Philippe Auguste, né le 21 août 1165 à Gonesse, mort à Mantes le 14 juillet 1223. Il est le fils héritier de Louis VII dit le Jeune et d'Adèle de Champagne.
Philippe Auguste est le premier roi qui a fait porter sur ses actes, à partir de 1190, Rex Franciæ, roi de France, au lieu de Rex Francorum, roi des Francs.
1165 naissances de Philippe accueillie comme un miracle. Louis VII attend depuis près de trente ans un héritier et c'est sa troisième épouse, Adèle de Champagne, qui lui donne tardivement ce fils.
Le 1er novembre 1179 Philippe est associé à la couronne et sacré à Reims.
Pour échapper à l’emprise de sa mère et de ses oncles maternels, il se rapproche de son parrain Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui lui donne sa nièce Isabelle en mariage. Elle lui apporte l'Artois en dot. Le 28 juin 1180, trois mois avant la mort de son père, il signe le traité de Gisors avec Henri II d'Angleterre. Ces deux événements renforcent la position du jeune roi face aux maisons de Flandre et de Champagne.
En 1181, le conflit avec les barons est ranimé, mené par le comte de Flandre, Philippe d'Alsace avec lequel Philippe s'est brouillé. Il parvient toutefois à contrer les ambitions du comte de Flandre. En juillet 1185, le traité de Boves confirme au roi les possessions du Vermandois, de l'Artois et de l'Amiénois.
En avril 1182, l'une des premières décisions de Philippe est complètement contraire à la politique préconisée par son père : l'expulsion des juifs et la confiscation de leurs biens.
Suite aux combats (1186-1188), contre les Plantagenets sans véritable vainqueur. Philippe profite des rivalités entre les fils du roi d'Angleterre, Richard et Jean. Une paix est finalement négociée.
En 1187 l’appelle à la croisade, après la prise de Jérusalem par Saladin et la mort du Roi Anglais en 1189 clôt la rivalité entre le Plantagenets et le capétiens. Il embarque à la fin de l'été 1190 pour la 3e croisade depuis Gênes.
Mais surpris par les tempêtes en Méditerranée il doit attendre plusieurs mois en Sicile, à Messine en compagnie du Roi d’Angleterre Richard. La rivalité entre les deux rois autour des projets de mariage de Richard,) qui s'engage avec Bérengère de Navarre et rompt ses fiançailles avec Alix (demi-sœur de Philippe) s’accentue. Philippe quitte Messine, le 30 mars 1191. Le 20 avril 1191 il arrive à Acre et participe au siège de la cité.
Il est victime de la suette et d'une forte fièvre ils perdent cheveux et ongles (tout comme Richard d’Angleterre arrivée peux après). Philippe perd l'usage d'un œil.
Mais les assiégés capitulent le 12 juillet 1191. La croisade ne fait que commencer, mais Philippe décide de rentrer en France.
La mort du comte de Flandre lors du siège d'Acre ouvre la succession flamande. C'est dans un état de santé délabré et très atteint physiquement que Philippe passe par Rome pour obtenir du pape l'autorisation de quitter la croisade. Le roi rentre à Paris le 27 décembre 1191.
La mort du comte de Flandre, sans descendance, suscite les convoitises avec trois possibles successeurs Baudouin, comte de Hainaut, Éléonore de Vermandois, comtesse de Beaumont, et Philippe lui-même.
Au terme de négociations, Baudouin est désigné comme héritier après paiement de cinq mille marcs d'argent. Philippe confirme par une charte de 1192 le Valois et le Vermandois à Eléonore, qui doivent revenir au roi après la mort de celle-ci. Enfin, le roi reçoit Péronne et l'Artois, au nom de son fils Louis, comme héritage de la reine Isabelle de Hainaut morte en 1190.
Après la disparition de la reine Isabelle, Philippe doit se remarier. Il le fait le 21 aout 1193 avec Ingeburge de Danemark, sœur du roi Knut VI, âgée de dix-huit. Le lendemain, Philippe fait écourter la cérémonie du couronnement et expédie Ingeburge dans un monastère. Le roi annonce qu'il souhaite faire annuler le mariage. Les raisons de cette séparation, suivie pour Ingeburge de sept ans de captivité, sont ignorées et ont donné lieu à toutes sortes de spéculations. Philippe souhaite faire valoir un lien de parenté prohibé par l'Église. Une assemblée d'évêques et de barons donne raison au roi, qui se remarie avec Agnès de Méranie, dès juin 1196. Mais le pape Innocent III, élu en 1198. Souhaitant affirmer son autorité, demande à Philippe de renvoyer Agnès et de rendre sa place à Ingeburge. L'interdit est lancé sur le royaume à partir du 13 janvier 1200. Philippe laisse toutefois la cause en suspens, Ingeburge reste captive. Le roi organise une cérémonie de réconciliation, et l'interdit est levé le 7 septembre 1200.La procédure d'annulation du mariage se poursuit. Le concile de Soissons qui se réunit en mars 1201 se conclut cependant par l'échec de Philippe, qui abrège lui-même les débats et renonce à faire casser le mariage. En juillet 1201, Agnès de Méranie meurt en donnant à Philippe un deuxième héritier, Philippe (après avoir donné naissance à une fille, Marie, en 1198), reconnu comme tel par le pape en novembre 1201. Philippe reprend la procédure d'annulation du mariage en 1205, cette fois sur motif de non consommation. Il est probable que son opiniâtreté à obtenir la séparation tienne à la naissance en 1205 de son troisième fils, Pierre Charlot qui resta de ce fait illégitime et dont l'éducation fut confiée en 1212 à l'Eglise catholique probablement après le décès de sa mère. Constatant définitivement que ces projets débouchent sur une impasse gênante, le roi met fin brutalement aux négociations de rupture en 1212 (comme en 1201) et, résigné, rend sa place, sinon d'épouse, du moins de reine, à la malheureuse Ingeburge.
Philippe profitant de l’absence de Richard (fait prisonnier lors de son retour de croisade) négocie avec Jean sans Terre, le frère de Richard, qui a pris le contrôle du royaume anglo-normand. Il rend hommage en 1193 à Phillippe pour les possessions françaises des plantagenets.
Philippe attaque les possessions des Plantagenêts, Jean cède l'est de la Normandie , en janvier 1194. Richard est finalement libéré le 2 février 1194. La riposte est immédiate : après deux mois passés en Angleterre, il débarque en Normandie le 12 mai 1194 ; et engage une guerre d'escarmouches.
Richard s'empare des bagages de Philippe, du sceau royal et de son chartrier (événement à l'origine de la création de la garde des archives royales) lors des combats. Le 23 juillet 1194 une trêve est signée.
Mais En 1195, la guerre se déplace dans le Berry. Alors que l'on s'apprête au combat près d'Issoudun, Richard va trouver Philippe et lui prête hommage pour le duché de Normandie et les comtés d'Anjou et de Poitiers.
Le 15 janvier 1196 Un traité de paix est signé à Gaillon: Richard cède Gisors et le Vexin normand à Philippe, qui lui abandonne les différentes conquêtes qu'il a faites en Normandie et ses prétentions sur le Berry et l'Auvergne.
Richard entame la construction de Château-Gaillard, ce qui rallume la guerre. Richard prend et détruit le château de Vierzon, dans le Berry, et se fait livrer à prix d'argent le château de Nonancourt. De son côté, Philippe s'empare, à l'automne 1196, des châteaux de Dangu et d'Aumale, et reprend Nonancourt. Richard envahit le Vexin (1197-1198), ravageant les bords de Seine au-dessous de Paris. Philippe est battu en septembre 1198 entre Gamaches et Vernon. Le 26 septembre 1198, Richard s'empare des châteaux de Boury et de Courcelles, puis bat près de Gisors les troupes de Philippe, venu au secours de ces places fortes.
Le 13 janvier 1199, ils conviennent en présence du légat d'une trêve de cinq ans.
Le 26 mars 1199, Richard lors du siège du donjon du château de Châlus-Chabrol succombe à une blessure le 6 avril.
Philippe profite des rivalités aux seins de la famille des Plantagenets entre jean (frère de Richard et Arthur de Bretagne neveu de celui-ci, il prend cette fois position pour Arthur contre Jean. Il reçoit l'hommage du duc Arthur Ier de Bretagne pour les possessions françaises de Plantagenets au printemps 1199. Il négocie en position de force avec Jean, en mai 1200.
En 1202 Philippe part à l'assaut de la Normandie et suite à la mort du Duc de Bretagne Arthur assassiné début 1203, Philippe s'assure du soutien des vassaux d'Arthur et reprend son action en Normandie au printemps 1203, Falaise, Caen, Bayeux, puis Rouen qui capitule le 24 juin 1204. Philippe se tourne vers la vallée de la Loire, il prend d'abord Poitiers en août 1204, puis Loches et Chinon en 1205.
Jean et Philippe conviennent finalement d'une trêve à Thouars, le 13 octobre 1206.
Entre 1206 à 1212 il s'efforce de consolider ses conquêtes. La domination de Philippe est acceptée en Champagne, en Bretagne et en Auvergne, mais le nord (Boulogne et la Flandre) posent problème.
Le comte de Boulogne Renaud de Dammartin, négocie avec le camp ennemi anglais, les soupçons de Philippe prennent corps lorsque le comte entreprend de fortifier Mortain, en Normandie.
En 1211, Philippe envahis les possessions de Renaud qui s'enfuit.
En Flandre, suite au départ du comte pour la 4e croisade et à son élection comme empereur du nouvel empire latin et sa mort en 1205. Philippe le frère de Baudouin comte de Namur, assure la régence, il jure fidélité à Philippe Auguste. Le roi, pour stabiliser le comté, marie la fille de Baudoin et seul héritière Jeanne, à Ferrand de Flandre, en 1211.
En 1197, après la mort de l'empereur, Henri VI, un nouvel empereur doit en effet être désigné par le pape. Deux candidats sont déclarés : Otton de Brunswick, soutenu par son oncle Jean roi d’Angleterre et favori du pape, et Philippe de Souabe, frère d'Henri VI, soutenu par Philippe et couronné Roi des Romains en 1205. Ce dernier est toutefois assassiné en 1208. Otton est couronné empereur en octobre 1209. Innocent III regrette son choix puisque le nouvel empereur exprime bientôt ses ambitions italiennes. Otton est excommunié en 1210.
L'incroyable réussite de Philippe amène bientôt ses rivaux à s'unir. L'opposition se cristallise en 1212 : on y compte naturellement Jean et Otton. Renaud de Dammartin est le véritable artisan de la coalition : il se rend à Francfort pour trouver l'appui d'Otton, puis en Angleterre où il fait hommage à Jean, qui le rétablit officiellement dans ses possessions anglaises.
Le 8 avril 1213 Philippe réunit ses barons à Soissons et charge son fils Louis de conduire une expédition contre l'Angleterre, sauf un : Ferrand, le comte de Flandre qu'il a lui-même installé deux ans plus tôt.
Le projet de Philippe, d’envahir l'Angleterre, prend littéralement l'eau lorsque sa flotte est assaillie par la coalition en mai 1213. Philippe et Louis s'acharne contre les comtés de Boulogne et de Flandre.
En février 1214, Jean débarque enfin sur le continent, espérant prendre Philippe à revers.
En mai 1214, il remonte jusqu'à la vallée de la Loire et prend Angers. Philippe, confie alors à Louis la riposte contre Jean. Le jeune prince se tourne immédiatement vers la forteresse de la Roche-aux-Moines. À son approche, Jean est pris de panique. Le roi d'Angleterre fuit le 2 juillet. L'affrontement final entre les armées de Philippe et la coalition, conduite par Otton, est désormais inévitable.
Philippe entend couper ses ennemis des renforts en provenance d'Allemagne et tente de surprendre Otton par le nord-est. L'empereur a vent de la manœuvre et se déplace, à quelques lieues de l'armée de Philippe.
Philippe, ayant observé le terrain lors de son avancée, fait mine de se replier. Otton pense qu'il veut éviter la bataille, et ses armées coalisées pensent que l'ennemi fuit. L'armée française se dirige vers Bouvines, le dimanche 27 juillet 1214.
Un dimanche, l'interdiction de combattre est absolue pour les chrétiens, mais Otton IV, excommunié en 1210, décide de passer à l'offensive. L'armée française, se retourne brusquement et gagne la bataille. L'empereur est en fuite, sont capturer Renaud de Dammartin, et le comte de Flandre.
La coalition est dissoute dans la défaite. Le 18 septembre 1214, à Chinon, Philippe signe une trêve de pour cinq ans avec Jean. Le roi anglais retourne en Angleterre en 1214. Par ce traité de Chinon, il abandonne toutes ses possessions au nord de la Loire : le Berry et la Touraine, avec le Maine et l'Anjou retournaient dans le domaine royal, qui couvre désormais le tiers de la Frances.
Après Bouvines, les opérations militaires se déroulent en Angleterre (lutte de Louis fils de Philippe 2 pour le trône d’Angleterre) ou dans le Midi de la France (croisade des albigeois).
Le domaine, et plus largement l'ensemble du nord de la Loire, reste en paix, selon les termes de la trêve conclue à Chinon en 1215, originellement pour cinq ans, et prolongée en 1220 avec la garantie de Louis, une association qui marque le début de la transition de Philippe à son fils et héritier.
Si les conquêtes par les armes cessent, Philippe étend néanmoins son influence en profitant des cas de successions problématiques. C'est le cas en Champagne lors de l'accession de Thibaut IV.
La prospérité du royaume à la fin du règne de Philippe Auguste est un fait établi. On estime ainsi l'excédent annuel du Trésor à 25 210 livres en novembre 1221. À cette même date, le Trésor a dans ses caisses 157 036 livres, soit plus de 80 % du revenu annuel ordinaire global de la monarchie. Le testament de Philippe Auguste, rédigé en septembre 1222, confirme ces chiffres, puisque la somme de ses legs s'élève à 790 000 livres parisis, soit près de quatre ans de revenus ! Ce testament est rédigé alors que l'état de santé de Philippe fait craindre la mort.
Il meurt le 14 juillet 1223, à Mantes. Son corps est amené à Paris, et ses funérailles sont rapidement organisées, à Saint-Denis.

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