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lundi 9 janvier 2012

Charles IV de France, dit Charles le Bel




Charles IV de France, dit Charles le Bel, né le 15 juin 1294 au château de Creil (Oise), mort le 1er février 1328 à Vincennes, fut comte de la Marche puis, de 1322 à 1328, roi de France et de Navarre.
Charles n'est pas destiné à régner. Très peu de choses sont connues sur son enfance, qu'il passe entièrement au palais. En 1307, Philippe le Bel rachète le comté de Bigorre, qu'il offre peu après à Charles.
En 1307 ou 1308, Charles épouse Blanche de Bourgogne, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois
Sous le règne de son père, du fait de son jeune âge, Charles joue un rôle très secondaire dans la conduite des affaires du royaume. Ce n'est que dans les dernières années du règne qu'il apparaît au Conseil royal.
En août 1314, Charles de Bigorre participe à la campagne de Flandre, et le 20 août débloque facilement Tournai assiégée par les troupes du comte de Flandre.
Sans doute déçu de son piètre apanage, il doit attendre les derniers jours de la vie de son père, en novembre 1314, pour que celui-ci mourant lui accorde le comté de La Marche.
Charles de France, comte de La Marche, ne joue aucun rôle notable sous le court règne de son frère aîné Louis X. Mais la mort de ce dernier le 5 juin 1316 lui permet d'intervenir dans la crise de succession. La France se retrouve à cette date sans monarque, la reine veuve Clémence étant enceinte d'un enfant posthume du feu roi. Dans le cas où naitrait une fille, de nombreux barons du royaume, et en particulier le duc Eudes IV de Bourgogne, souhaiteraient voir accéder au trône la petite Jeanne, fille aînée de Louis X mais soupçonnée de bâtardise.
À l'été 1316, la question la plus urgente à régler est celle de la régence du royaume. Philippe, comte de Poitiers, frère de Louis X et de Charles, la réclame.
Charles de Valois, frère cadet de Philippe le Bel qui, en plus d'être l'aîné de la famille royale, a exercé le pouvoir sous le règne de son neveu Louis. Charles penche nettement pour ce dernier.
Quoi qu'il en soit Charles qui est prince de France mais sans terre ni titre ni responsabilités, se rallie de très mauvaise grâce au gouvernement de son frère aîné. Plus que jamais opposé à son frère et partisan des droits de sa nièce, le prince Charles n'hésite pas à répandre alors des bruits médisants selon lesquels Philippe aurait, avec la complicité de sa belle-mère Mahaut d'Artois, fait empoisonner le petit roi.
En janvier 1317, Charles fait un scandale en quittant précipitamment la ville de Reims pour ne pas assister au sacre de son frère. De toutes les oppositions contre Philippe V, il s'allie à Eudes de Bourgogne qui souhaite mettre Jeanne de Navarre sur le trône de France.
Le roi, sur les conseils du pape Jean XXII, rallie son cadet en le dotant du comté de la Marche. Ainsi le 17 mars 1317 le comte de La Marche soutient-il les droits au trône du fils qui naîtrait de Philippe V.

Après une dernière brouille en juin 1317, le comte de La Marche cesse toute attaque contre son frère. Avec son oncle Charles de Valois, duquel il reste très proche, il est toutefois tenu à l'écart de la réalité du pouvoir.
La mort en 1317 de Louis, le jeune fils de Philippe V, fait de lui l'héritier de la couronne de France, ce qui le pousse à la modération. Fin 1321, la maladie de son frère aîné lui fait espérer un avènement très proche.
Le comte de La Marche monte sur le trône sous le nom de Charles IV à la mort de son frère Philippe V le Long le 3 janvier 1322. Cette fois-ci, il ne tient aucun compte des droits de ses nièces. Contrairement à ce qui s'était passé en 1316, cette prise du pouvoir s'effectue sans aucune contestation.
Charles IV est sacré à Reims le 21 février 1322.
Trouvant le trésor royal épuisé par les abus du règne précédent, Charles IV punit st et dépouille les financiers lombards ayant commis toutes sortes d'exactions.
Sa montée sur le trône permet aussi à son oncle et parrain Charles de Valois de retrouver un pouvoir qu’il n'avait pas eu sous le règne précédent. L’oncle du roi fait ainsi entrer au gouvernement des hommes à lui. Parmi les autres conseillers du nouveau souverain, d’anciens légistes de Philippe.
En 1324, le roi effectue un long voyage en Languedoc, ce qui le rend populaire auprès du peuple. Cette popularité s'érode cependant avec les pratiques financières douteuses de la couronne.
Mariage de Charles IV le Bel et de Marie de Luxembourg,
A l'intervention de Philippe V, le pape Jean XXII annule le mariage pour cause de consanguinité.
Le 21 septembre 1322, il prend pour seconde épouse Marie de Luxembourg, qui lui donnera une fille mais qui ne survivra pas. Le 21 mars 1324, au cours d'un voyage, la voiture de Marie de Luxembourg se renverse, provoquant la mort de la reine et de l'enfant qu'elle portait.
Le 13 juillet 1325, le roi, toujours sans héritier, épouse en troisièmes noces sa cousine Jeanne d'Évreux. Cette dernière accouche d'une première fille prénommée Jeanne en 1326, et d'une seconde fille, Marie, l'année suivante. Elle est de nouveau enceinte lorsque le roi meurt en février 1328. Il faut attendre la naissance de l'enfant pour savoir si les Capétiens vont conserver le trône. C'est de nouveau une fille, Blanche, qui naît le 1er avril 1328. Cette dernière fille épousera en 1345 Philippe (1336-1375), duc d'Orléans, fils de Philippe VI de Valois.
Le règne de Charles IV le Bel voit la poursuite de la bureaucratisation de l'administration royale, déjà accélérée sous le règne de son père et de ses frères aînés.
Lorsque Charles le Bel arrive au pouvoir, deux princes revendiquent le titre d'empereur romain germanique : Louis de Bavière, élu mais non reconnu par le pape et Frédéric le Bel, duc d'Autriche. En 1322, Louis de Bavière bat et capture son rival à la bataille de Mühldorf. Cependant, Jean XXII refuse toujours de le reconnaitre comme empereur. Le conflit entre Louis et le souverain pontife ne cesse de s'envenimer jusqu'à l'excommunication de Louis prononcée en 1324, point de départ d'une lutte de près de vingt-cinq ans entre l'Empire et la papauté.

À ce moment-là, les partisans de Frédéric d'Autriche songent à faire du roi de France leur nouveau champion. L'épouse de ce dernier, Marie de Luxembourg, est en effet la fille de l'ancien empereur Henri VII. Cette union offre à Charles IV de puissants soutiens, en plus de celui du pape, dans le cas d'une éventuelle élection à l'Empire.
Mais Marie meurt prématurément le 26 mars 1324.
L'idée d'une nouvelle croisade était réapparue sous les règnes de Philippe IV et Philippe V. En 1323, le roi charge le comte de Valois de négocier avec Jean XXII l'organisation d'une nouvelle expédition en Terre sainte et l'obtention d'un subside. Toutefois, les conciliabules entre le pape et Valois sont un échec, le pape soupçonnant Charles IV de vouloir utiliser cet argent à ses fins personnels, et nullement pour prendre la Croix.
En 1326, Charles de nouveau aux questions d'Orient et envisage de mener une expédition contre l'Empire byzantin. Il prend pour cela officiellement la Croix et nomme le vicomte de Narbonne à la tête d'une flotte expéditionnaire. L'année suivante, il reçoit à Paris des envoyés de l'empereur Andronic II Paléologue qui proposent, en plus de la paix, de rétablir l'union de la chrétienté. La chute d'Andronic, renversé par son fils Andronic III, et la mort de Charles mettent un terme aux négociations.
Les relations de Charles IV avec l'Angleterre sont d'abord cordiales. Le roi envoie en effet outre-Manche une ambassade au roi Édouard II, afin de conclure un mariage entre Marie, une des filles de Charles de Valois, et le prince Édouard, futur Édouard III. Les ambassadeurs français acceptent même de participer à une guerre contre l'Écosse, au cours de laquelle ils sont d'ailleurs faits prisonniers. Néanmoins la Gascogne reste le point sensible des relations entre les deux royaumes. Édouard II, qui est également duc de Guyenne, souhaite mettre un terme aux luttes d'influence qui opposent dans cette région ses partisans et ceux du roi de France.
Les principales opérations militaires se déroulent évidemment en Guyenne. Le roi y envoie une puissante expédition commandée par l'inévitable Charles de Valois. Édouard II envoie quant à lui son demi-frère Edmond de Kent. La campagne est très facile pour les Français qui rencontrent peu de résistance jusqu'à ce qu'ils mettent le siège devant La Réole, occupée par Kent. Incapable de résister, celui-ci se rend au bout d'un mois, le 22 septembre 1324 et signe une trêve.
Afin de négocier la paix, Édouard II envoie en 1325 son épouse Isabelle auprès de son frère Charles le Bel.
Par l'intermédiaire de la papauté et de la reine Isabelle, Français et Anglais parviennent à un accord en mai 1325: la Guyenne est restituée à Édouard II, mais les officiers du duché seront désormais nommés par le roi de France. De plus Édouard doit venir rendre hommage à Charles IV. Le roi d'Angleterre refuse de se déplacer à Paris, et envoie à sa place son fils le prince Édouard, qu'il titre duc d'Aquitaine.

Charles profite alors de l'absence de son rival pour imposer de nouvelles conditions à son jeune fils. Le prince Édouard récupèrera bien la Guyenne, mais amputée de l'Agenais. Furieux, Édouard II désavoue son fils.
En parallèle à ces négociations, le voyage d'Isabelle sur le continent prend un tour scandaleux. Celle-ci en effet affiche ostensiblement une relation avec Roger Mortimer, l'ennemi juré du roi d'Angleterre et ses favoris les Despenser. Très vite, la « louve de France » et son amant s'allient dans le but de renverser ces derniers puis de prendre le pouvoir. Charles IV se retrouve alors dans une situation difficile en étant assailli par les réclamations d'Édouard II, qui exige le retour de son épouse. Il est finalement contraint de demander le départ des deux amants. Ceux-ci, réfugiés en Hainaut, montent une expédition et débarquent en Angleterre en septembre 1326. Aidés par une révolte des barons du royaume, Isabelle et Mortimer éliminent les Despenser et déposent Édouard II, qui sera assassiné quelques mois plus tard. Le 25 janvier 1327, le duc d'Aquitaine est proclamé roi sous le nom d'Édouard III.
Reste à régler l'affaire de Guyenne. Isabelle signe le 31 mars 1327 un traité très défavorable à l'Angleterre. En effet, si Édouard III recouvre le duché de Guyenne (moins l'Agenais), c'est au prix d'une énorme indemnité de guerre. Mais la mort de Charles le Bel moins d'un an plus tard complique l'application du traité.
Malade, Charles IV est alité à partir du 25 décembre 1327 il s'éteint finalement le 1er février 1328.

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