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samedi 11 février 2012

Louis XI



Louis XI de France, dit le Prudent, né le 3 juillet 1423 à Bourges, mort le 30 août 1483 au château du Plessis-Lès-Tours (commune de La Riche, Indre-et-Loire), fut roi de France de 1461 à 1483. Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires comme sournoise, lui valut de la part de ses détracteurs le surnom d’« universelle aragne ».
 La ligne directrice de sa politique fut le renforcement de l'autorité royale contre les grands feudataires, par l'alliance avec le petit peuple. Il défendit ainsi les paysans vaudois du Valpute contre l'inquisition épiscopale, en Dauphiné. La vallée de la Vallouise fut ainsi rebaptisée en son honneur.
Durant son enfance, il fut élevé par Catherine de l’Isle-Bouchard, sa marraine, son éducation de très bonne qualité fut effectuée. Il y commença en effet, à l'âge de 6 ans, à apprendre le latin, l'histoire et les mathématiques.
Le 24 juin 1436, il épousa Marguerite d’Écosse. Il avait 13 ans, elle 11. Il la rendra tellement malheureuse que, mourant à 21 ans, la dauphine soupira ces ultimes paroles : « Fi de la vie ! Qu’on ne m’en parle plus... ». Dès l’époque de son mariage, il commença à jouer un rôle politique. Il entra à Lyon et Vienne pour recevoir les serments de fidélité de leurs habitants. En 1437, il visita le Languedoc et mena seul la reconquête des places-fortes anglaises dans le Velay. Accompagné de son père, il fit une entrée royale dans Paris, récemment conquise.
 En mai 1439, son père le nomma lieutenant général en Languedoc. Il put choisir lui-même ses conseillers. En décembre de la même année, il fut transféré en Poitou, cette fois sans vrai pouvoir de décision. En février 1440, après une entrevue avec Jean d’Alençon, il rejoignit la Praguerie, révolte de grands seigneurs mécontents. Cette rébellion du dauphin,  s’expliquait par l’absence de responsabilité où le maintenait son père. Sa fronde fut vite matée. Louis dut offrir sa soumission, sous réserve néanmoins d’obtenir le gouvernement du Dauphiné, et d’autres garanties. Charles VII lui accorda le gouvernement, mais refusa le reste.
 En 1441, il mena l’armée royale lors de la bataille qui se déroula du 5 juin au 19 septembre devant Pontoise.
En 1443, il fit campagne contre Jean  d'Armagnac, grand vassal insoumis. L’année suivante, il fut chargé de mener hors du royaume les bandes de « routiers », c’est-à-dire les compagnies d’armes laissées sans soldes, qui vivaient de rapines. Il les conduisit en Suisse. Le 26 août 1444, il remporta la victoire de Pratteln, puis se dirigea contre Bâle où se tenait un concile où l’antipape Félix V avait été élu. Louis fut nommé gonfalonier, c’est-à-dire protecteur de l’Église, par le pape Eugène IV et négocia le traité d’Ensisheim, conduisant à la paix, le 26 septembre 1444. En récompense, il fut nommé protecteur du Comtat Venaissin le 26 mai 1445.
Louis consacrait ses importants revenus à se constituer une clientèle. Depuis 1437, en effet, il recevait une pension royale, il fallait y ajouter les subsides accordés par les États qu’il débarrassait des routiers.
 Il était frustré de n’avoir retiré que le Dauphiné de la Praguerie. À la fin de l'année 1446, ayant conspiré contre Agnès Sorel et Pierre de Brézé, il fut chassé de la Cour et se réfugia dans son gouvernement, en Dauphiné.

Il va faire son apprentissage de roi pendant 9 ans. Peu à peu, sous son administration rigoureuse le Dauphiné devient un État distinct de la France. Il réforma la fiscalité, attira à Grenoble des artisans étrangers et des banquiers juifs  et fonda une université à Valence. Il transforma en 1453 le vieux Conseil  en Parlement du Dauphiné, le 3e du royaume après ceux de Paris et Toulouse. Louis chargea même son conseiller Mathieu Thomassin d'établir les bases juridiques de sa souveraineté, par un bréviaire des anciens droits, honneurs et prérogatives du Dauphiné  qu'il achèvera en 1456.
Louis continua à entretenir avec le roi son père des relations apparemment excellentes en lui écrivant des lettres pleines de respect. Malgré ce dévouement, le dauphin poursuivit une politique personnelle en nourrissant l'ambition de constituer un vaste fief sur les deux versants des Alpes. Dans ce but, il signa un traité d'assistance avec le duc Louis de Savoie, et forma le projet d'épouser sa fille Charlotte, âgée de 6 ans seulement. Il en avertit son père qui dépêcha un émissaire en Savoie afin d'exprimer au duc sa surprise. Mais des envoyés du dauphin interceptèrent le cavalier et, sous prétexte de lui faire escorte ralentirent sa marche autant qu'ils le purent.
Arrivé à destination le 8 mars 1451, ce fut pour voir les époux, franchir le seuil de la chapelle du château de Chambéry. Le 9 mars 1451, Louis épousa Charlotte de Savoie, fille du duc Louis de Savoie.
Charles VII furieux de ses agissements, leva une armée pour marcher contre le Dauphiné. Louis apprenant la nouvelle, parvint cependant à négocier une trêve. Ceci ne l’empêcha pas de mener une campagne de libelles contre son père, l’accusant de mœurs dissolues. Charles VII ne s'en laissa pas conter, et envoya  une armée pour lui arracher le Dauphiné. Le 30 août 1456, Louis en territoire bourguignon. Il y fut bien reçu, par Philippe le Bon qui lui rendit hommage.
 Le 22 juillet 1461, Charles VII mourut. Louis XI affecta l’indifférence, et il fut absent lors des funérailles. Il se fit sacrer à Reims 3 semaines après la mort du roi. Le nouveau roi ne demeura pas longtemps à Paris. Il regagna, le 7 octobre, le château d'Amboise où sa mère Marie d'Anjou résidait.
Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession en Aragon. Une guerre civile entre Jean II et les villes, en particulier Barcelone éclata. Louis XI tenta de s’allier aux États de Catalogne. Devant leur refus poli, il se tourna vers Jean II, lequel lui céda les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prit possession.
En mars 1465, la ligue du Bien public. Très comparable à la Praguerie, elle avait à sa tête Charles de Charolais (Charles le téméraire), fils de Philippe le Bon, qui réclamait plus de pouvoir. Son déclenchement était dû à un incident avec les Bourguignons. En 1463, Louis XI avait décidé de racheter les villes de la Somme qui avaient été cédées au duc de Bourgogne. Cette cession, décidée au traité d'Arras de 1435 devait compenser l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau, le 10 septembre 1419. La nouvelle du rachat avait suscité la colère de Charles de Charolais qui s'était dès lors opposé à son père, Philippe le Bon. François II de Bretagne s’allia aux Bourguignons. Se joignirent à eux Jean II de Bourbon et Jean V d'Armagnac. Le mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux. La pression fiscale avait beaucoup augmenté suite au rachat des villes de la Somme. Louis XI avait exigé des prêts du clergé, privé l’Université et le corps des archers et arbalétriers de Paris de leurs privilèges. Il avait supprimé la Pragmatique Sanction.
Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se mit personnellement à la tête d’une grande offensive. Après la chute de Moulins, les Bourbons se soumirent. Louis XI fit volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livra une grande bataille à Montlhéry, le 16 juillet 1465, pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur, mais le siège de Paris fut brisé. Louis XI parvint cependant à négocier une paix où il ne concédait rien pour réformer l’État. Il lâcha cependant le gouvernement de Normandie à son frère. Celui-ci ne parvint pas à prendre en main son gouvernement, et dut s’exiler. Le 10 septembre 1468, par le traité d’Ancenis, Charles et François II firent leur paix, et rompirent avec les Bourguignons.
Le Téméraire lui proposa de négocier à son tour, et invita le roi dans son château de Péronne. Louis XI s’y rendit en personne. Au cours des pourparlers, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux figuraient parmi les révoltés. Furieux, le Téméraire se retourna contre Louis XI. Personnellement menacé, le roi dut signer un traité désavantageux où en cas de manquement de sa part, les propriétés tenues par le duc de Bourgogne échapperaient à sa juridiction. Il dut accompagner le Bourguignon dans sa campagne contre Liège. Il dut également promettre de donner la Champagne en apanage à son frère.
 Sitôt parti, Louis XI refusa de s’exécuter et n’accorda à Charles que la Guyenne, pays  difficile à tenir.
En 1469, il fonda l'ordre de Saint-Michel. En 1470, le roi dénonça le traité de Péronne.
 En 1472, le Téméraire envahit de nouveau la Picardie. Il fut arrêté à Beauvais, mais ravagea la Normandie.
 Louis XI s’allia avec le roi d’Angleterre,  Charles le Téméraire avait tenté de convaincre l’anglais de reprendre les hostilités contre Louis XI. Il signa avec lui le 29 août 1475 le traité de Picquigny, mettant fin à la guerre de Cent Ans et le Téméraire entra dans une rage folle.
En 1474, Louis XI manœuvre contre son oncle René d'Anjou, dont il désire annexer le domaine angevin. Louis XI se rend à Angers avec son armée, sous couvert d'une simple  visite. René voit arriver son neveu, sans se douter qu'une fois dans la cité, le roi demandera les clefs de la ville. La surprise est totale. Louis XI installe une garnison dans Angers.  À 65 ans, le roi René ne veut point commencer une guerre avec son neveu. Il lui cède l'Anjou sans combat et retourna en Provence.
En 1477, quand Charles le Téméraire mourut au siège de Nancy, Louis XI tenta de s’emparer de ses États, mais se heurta à Maximilien d’Autriche, qui avait épousé la fille du défunt, Marie. La même année, il créa le Relais de poste.
  En 1482, il parvint à récupérer la Picardie et la Bourgogne, par le traité d’Arras. Par le jeu d’héritages, dont celui de René Ier d'Anjou, il entra en possession du Maine et de la Provence. Louis récupéra également la vicomté de Thouars en 1472.
 Louis XI mourut d’une hémorragie cérébrale, ayant eu plusieurs attaques au cours de sa vie. Sur son lit de mort, il voulut avoir près de lui la Sainte Ampoule. Superstitieux, il avait interdit que l’on prononce le mot mort devant lui et avait convenu avec ses officiers de l'expression codée « Parlez peu » avant de recevoir les derniers sacrements.

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