François Ier (1494 – 1547), dit le Père et Restaurateur des Lettres, le Roi Chevalier, le Roi Guerrier, le Grand Colas, le Bonhomme Colas ou encore François au Grand Nez, est sacré roi de France le 25 janvier 1515 dans la cathédrale de Reims, et règne jusqu’à sa mort en 1547. Fils de Charles d’Angoulême et de Louise de Savoie, il appartient à la branche de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne.
François Ier est
considéré comme le monarque emblématique de la période de la Renaissance
française. Son règne permet un développement important des arts et des lettres
en France. Sur le plan militaire et politique, le règne de François Ier est
ponctué de guerres et d’importants faits diplomatiques.
Il a un puissant
rival en la personne de Charles Quint et doit compter sur les intérêts
diplomatiques du roi Henri VIII toujours
désireux de se placer en allié de l’un ou l’autre camp. François Ier enregistre
succès et défaites mais interdit à son ennemi impérial de concrétiser ses
rêves, dont la réalisation toucherait l’intégrité du royaume. L'antagonisme des
deux souverains catholiques à de lourdes conséquences pour l’Occident chrétien
: il facilite la diffusion de la Réforme naissante et surtout permet à l'Empire
ottoman de s'installer aux portes de Vienne en s'emparant de la quasi-totalité
du royaume de Hongrie.
François Ier est né
le 12 septembre 1494 à Cognac. Son père Charles d'Orléans, duc d'Angoulême, que
François n’a pas connu, était le cousin du roi Louis XII et le petit-fils de la
duchesse de Milan Valentine Visconti, François appartient donc à la branche
cadette de la maison royale de Valois et n'est pas destiné à régner.
Faute d’héritier, Louis XII fait venir à la cour d'Amboise
son lointain cousin le petit François, accompagné de sa mère. C’est dans ce
château et sur les bords de la Loire que François grandit.
Quand François accède au trône en 1515, il a 20 ans et la
réputation d’être un humaniste. Il choisit comme emblème la salamandre.
À l’époque où François Ier accède au trône, les idées de la
Renaissance italienne se sont diffusées en France et le roi contribue à cette
diffusion. Il commande de nombreux travaux à des artistes qu’il fait venir en
France. Plusieurs travaillent pour lui, dont les plus grands comme Andrea Del
Sarto et Léonard de Vinci.
La politique extérieure de la France sous François Ier est
tout entière dominée par la rivalité avec la maison de Habsbourg, en la
personne de Charles Quint, héritier de l’empereur Maximilien Ier. Durant la période pendant laquelle
s’affrontent la maison de France (François Ier puis Henri II) et le
Saint-Empire, les autres pays européens font figure de comparses: l’Angleterre,
les États pontificaux et autres principautés italiennes.
Au printemps 1515, François Ier ordonne la concentration des
troupes à Grenoble et une armée de 30 000 hommes marche sur l’Italie.
Solidement établis à Suze, les Suisses tiennent la route habituelle du
Mont-Cenis et l’armée franchit les Alpes par une route secondaire proche
d’Argentière, y compris les chevaux et l’artillerie avec l’aide technique de
l’officier et ingénieur militaire Pedro Navarro. Dans la plaine du Piémont, une
partie de l’armée suisse prend peur et propose, le 8 septembre à Gallarate, de
passer au service de la France. Schinner réussit à regagner les dissidents à sa
cause et s’avance à leur tête jusqu’au village de Melegnano (en français,
Marignan),. La bataille qui s’engage reste longtemps indécise mais l’artillerie
française, efficace contre les fantassins suisses, les forces d’appoint
vénitiennes et la furia francese finissent par faire pencher la balance du côté
de François Ier, qui emporte cet affrontement décisif.
Cette victoire apporte renommée au roi de France dès le
début de son règne. Les conséquences diplomatiques sont nombreuses. François
Ier prend rapidement le contrôle de la Lombardie. Il signe la paix perpétuelle
de Fribourg le 29 novembre 1516 avec les cantons suisses. Ce traité restera en
vigueur jusqu’à la fin de la monarchie en France.
Le 13 août 1516,
François Ier et le jeune roi des Espagnes Charles Ier, futur Charles Quint,
signent le traité de Noyon qui confirme à François Ier la possession du
Milanais, qui restitue la Navarre à Henri d’Albret et qui promet à Charles la
main de la fille aînée du roi de France, Louise, alors âgée d’un an.
Antoine Duprat signe
en son nom le concordat de Bologne le 18 août 1516. Ce concordat régira les
relations entre le royaume de France et la Papauté jusqu’à la Révolution
française. Désormais, le roi nomme les évêques, puis confirmés par le pape.
Le 12 janvier 1519, la mort de Maximilien ouvre la
succession à la couronne impériale. Cette couronne, si elle n’ajoute aucun
contrôle territorial, apporte en revanche à son titulaire un surcroît de
prestige et un poids diplomatique certain. Charles Ier, élevé dans cette
perspective, est le candidat naturel à la succession de son grand-père et doit
affronter le roi Henri VIII, Georges de Saxe et François Ier. La candidature de
ce dernier répond à une double ambition :
La compétition se
résume vite à un duel François contre Charles. Pour convaincre les sept
princes-électeurs allemands, les rivaux useront tour à tour de la propagande et
d’arguments sonnants et trébuchants. Charles est élu à 19 ans. Bien entendu,
l’élection impériale n’apaise en rien les tensions continuelles entre François
et Charles Quint. D’importants efforts diplomatiques sont déployés pour
constituer ou consolider le réseau d’alliance de chacun.
Toujours avec pour objectif de conquérir la Bourgogne, les
armées de l’empereur mènent l’offensive au nord et au sud. En 1521, l’armée
impériale oblige Bayard à s’enfermer dans Mézières assiégée qu’il défendra sans
capituler malgré les canonnades et les assauts. Le sort des armes est moins
favorable sur le front italien où les troupes sont décimées par l’armée commandée par François II
Sforza et Prospero Colonna lors de la bataille de la Bicoque. Toute la province
se soulève alors en réaction au gouvernement oppressif du maréchal: la France
perd le Milanais en avril 1522.
En 1524, Guillaume
Gouffier de Bonnivet prend la tête de l’armée qui doit reconquérir Milan mais
trouve Charles de Bourbon sur son chemin, et doit se retirer. Blessé, il confie
son arrière-garde à Bayard, qui succombe lui-même le 30 avril 1524. La voie est
ouverte aux armées impériales pour une invasion par la route de Lyon, offensive
préconisée par Charles de Bourbon. Charles Quint préfère attaquer par la
Provence et, en août et septembre 1524, fait mettre le siège devant Marseille,
qu’il échoue à prendre. François Ier en profite pour reprendre l’initiative et
conduit lui-même son armée au-delà des Alpes pour arriver le 28 octobre sous
les murs de Pavie. La ville est défendue par de Leiva et reçoit les renforts du
vice-roi de Naples, Charles de Lannoy. Mal conseillé par Bonnivet et malgré
l’avis de la Trémoille, François Ier engage la bataille dans la hâte. L’artillerie,
mal placée, doit cesser le feu sous peine de tirer dans les rangs français.
L’armée ne peut résister aux troupes impériales; Bonnivet, La Palice et La
Trémoille sont tués. François Ier remet son épée à de Lannoy et reste prisonnier jusqu’à la
signature, le 14 janvier 1526, du traité de Madrid.
Aux termes de ce
traité, François Ier doit céder le duché de Bourgogne et le Charolais, renoncer
à toute revendication sur l’Italie, les Flandres et l’Artois, réintégrer
Charles de Bourbon au sein du royaume de France et restituer ses terres, et
épouser Éléonore de Habsbourg, sœur de Charles. François est libéré en échange
de ses deux fils aînés, le dauphin François de France et Henri de France (futur
Henri II). François Ier lors de sa captivité à Madrid, avait fait le vœu d’un
voyage de dévotion à Notre-Dame du Puy-en-Velay et à la basilique Saint-Sernin
de Toulouse, s’il obtenait sa délivrance. En 1533, il honora sa promesse et fut
accueilli avec liesse dans de nombreuses villes de provinces, notamment à Béziers
par l'évêque Antoine Dubois.
Charles Quint ne tire
pas grand profit de ce traité, que François avait d’ailleurs jugé bon de
déclarer inexécutable la veille de sa signature. Le 8 juin, les états de
Bourgogne déclarent solennellement que la province entend rester française. De
surcroît, Louise de Savoie n’étant pas restée inactive pendant sa régence, une
ligue contre l’empire est scellée à Cognac, à laquelle participent la France,
l’Angleterre, le pape et les principautés italiennes (Milan, Venise et Florence).
Le 6 mai 1527, Charles de Bourbon est tué dans l'assaut qu'il donne à Rome. Ses
troupes s'en vengeront en mettant à sac la cité de Rome.
Une suite de défaites
et de victoires des deux camps en Italie amènent Charles Quint et François Ier
à laisser Marguerite d’Autriche, tante de l’empereur, et Louise de Savoie, mère
du roi, négocier un traité qui amende celui de Madrid: le 3 août 1529, à
Cambrai, est signé la "Paix des Dames", qui sera ratifiée par les
deux souverains. François Ier épouse Éléonore veuve du roi du Portugal, sœur de
Charles, recouvre ses enfants moyennant une rançon et garde la Bourgogne; en
revanche, il renonce à l’Artois, à la Flandre et à ses vues sur l’Italie.
En fait, François Ier
n’abandonne pas ses prétentions et s’ouvre à de nouvelles alliances quelques
peu surprenantes pour un roi très chrétien.
François Ier entend profiter des dissensions internes de
l’Empire et signe, le 26 octobre 1531 à Saalfeld, un traité d’alliance avec la
ligue de Schmalkalden. La France ne rejoint pas la ligue mais promet une aide
financière. À l’extérieur de l’Empire, François Ier s'allie aux Ottomans de
Soliman le Magnifique pour combattre Charles Quint qui lui-même prend les Turcs
à revers en s'entendant avec les Perses.
En 1536, la France devient la première puissance européenne
à obtenir des privilèges commerciaux en Turquie dits capitulations
L’empereur et le pape finissent par aplanir leur différend :
en 1530, Charles Quint reçoit la couronne impériale des mains de Clément VII.
Le 7 août, François Ier épouse la sœur de Charles Quint, Éléonore de Habsbourg,
veuve du roi de Portugal.
En 1535, à la mort du
duc de Milan François II Sforza, François Ier revendique l’héritage du duché.
Au début de 1536, les français
envahissent le duché de Savoie et s’arrêtent à la frontière lombarde, dans
l’attente d’une éventuelle solution négociée. En juin, Charles Quint riposte et
envahit la Provence mais se heurte à la défense du connétable de Montmorency.
Grâce à l’intercession du pape Paul III, élu en 1534 et partisan d’une
réconciliation entre les deux souverains, le roi et l’empereur signent la Paix
de Nice et se réconcilient lors de l'entrevue d'Aigues-Mortes, promettant de
s’unir face au danger protestant. En signe de bonne volonté, François Ier
autorise même le libre passage à travers la France afin que Charles Quint
puisse aller mater une insurrection à Gand.
Charles Quint ayant
refusé, malgré ses engagements, l’investiture du duché de Milan à un des fils
du roi, une nouvelle guerre éclate en 1542. Le 11 avril 1544, les troupes
françaises, défait les armées de Charles Quint à la bataille de Cérisoles. Les
troupes impériales, , ont traversé la Lorraine, les Trois-Évêchés et franchi la
frontière. Mi-juillet, une partie des troupes assiège la place forte de Saint-Dizier,
tandis que le gros de l’armée poursuit sa marche vers Paris. De graves
problèmes financiers empêchent l’empereur de solder ses troupes, où se
multiplient les désertions. De son côté, François doit également faire face au manque de
ressources financières ainsi qu’à la pression des Anglais qui assiègent et
prennent Boulogne-sur-Mer. Les deux souverains finissent par consentir à une
paix définitive en 1544, le traité de Crépy reprend l’essentiel de la trêve signée en
1538. La France perd sa suzeraineté sur la Flandre et l’Artois et renonce à ses
prétentions sur le Milanais et sur Naples, mais conserve temporairement la
Savoie et le Piémont. Charles Quint abandonne la Bourgogne et ses dépendances
et donne une de ses filles en mariage, dotée du Milanais en apanage, à Charles,
duc d’Orléans et deuxième fils du roi.
François Ier meurt
d’une septicémie le 31 mars 1547 au château de Rambouillet et est enterré le 23
mai au côté de sa première épouse Claude de France. Son deuxième fils Henri II
lui succède.
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