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samedi 11 février 2012

Charles VII



Charles VII de France, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi, né à Paris le 22 février 1403 et mort à Mehun-sur-Yèvre, entre Bourges et Vierzon, le 22 juillet 1461, fut roi de France de 1422 à 1461.
Devenu dauphin à la suite de la mort prématurée de ses deux frères aînés, Louis en 1415 et Jean en 1417, Charles devient héritier du trône de France, en 1417, il est fait duc de Touraine, reçoit le duché de Berry et le Poitou. À cette époque — il n'a que 15 ans — on dit de lui qu'il manque de caractère et qu'il a horreur de la violence. Devant les menaces qui se précisent contre sa personne, en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, l’héritier de la couronne doit quitter Paris, aux mains des Bourguignons, le 29 mai 1418. Il se réfugie à Bourges avec quelques fidèles, ce qui lui vaut au début de son règne le surnom péjoratif de petit roi de Bourges.
Aux côtés de Bernard VII d'Armagnac, il apparaît comme le chef du parti hostile à la politique du duc de Bourgogne Jean sans Peur. C'est dans cette ville de Bourges qu'il se proclame régent, en raison de l'incapacité mentale de son père. Il soumet plusieurs villes et établit un parlement. Jean sans Peur, soucieux de faire cesser cette résistance, l'invite à Montereau pour une entrevue maintes fois reportée qui se tient finalement le 10 septembre 1419. On dresse un enclos au milieu du pont où le dauphin et Jean sans Peur se retrouvent avec chacun quelques compagnons, le gros de chaque troupe attendant sur l'une ou l'autre rive. La discussion est orageuse ; les entourages étaient nerveux et, alors que le ton monte, Tanguy du Châtel, qui avait sauvé le jeune prince lors de l'entrée des Bourguignons à Paris en 1417, écarte le dauphin ; au cours de la mêlée qui s'ensuit, Jean sans Peur est poignardé.
 Sa mère Isabeau de Bavière et les Bourguignons répandent la rumeur que Charles est en réalité le fils naturel de Louis d'Orléans dont il aurait voulu venger le meurtre. Déclaré bâtard, un décret le bannit du royaume le 17 janvier 1420. Charles, désormais accusé de complicité dans le meurtre de Jean sans Peur, est déshérité (1420). Le 21 mai 1420, sous l'influence de la reine Isabeau de Bavière, Charles VI signe le traité de Troyes, stipulant que la couronne de France sera cédée au fils du roi Henri V d'Angleterre, à condition qu'il épouse une de ses filles. Comme Henri V meurt avant Charles VI de France, c'est son fils Henri VI d'Angleterre qui est reconnu roi de France.
 Très contesté dans sa légitimité même, Charles devient roi en 1422 en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, compliquée d'une intervention militaire anglaise victorieuse depuis la bataille d'Azincourt (1415). Chef de fait du parti Armagnac, il est déshérité par son père au traité de Troyes (1420) au profit du roi Henri V d'Angleterre puis du fils de ce dernier, Henri VI. Replié au sud de la Loire, le « roi de Bourges », comme on le surnomme par dérision, voit sa légitimité et sa situation militaire s'arranger nettement grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc, et de Gilles de Montmorency-Laval dit Gilles de Rais qu'il fait maréchal de France en 1429. Ceux-ci délivrent Orléans et conduisent Charles à la cérémonie du sacre à Reims.
Ce traité légitime les prétentions du roi d’Angleterre sur le trône de France et vise à terminer la guerre de Cent Ans qui dure depuis plusieurs décennies. Le futur Charles VII, prenant prétexte de l’incapacité mentale de son père, refuse les termes du traité.
Alors que l'armée française est désorganisée, le duc de Bedford Jean de Lancastre, régent du royaume d'Angleterre, met le siège devant Orléans, et veut poursuivre jusqu'à Bourges pour s'emparer du roi Charles VII. Celui-ci se réfugie alors à Chinon, en Touraine. C'est dans ce château que le 25 février 1429, une jeune fille vient le trouver et lui demande audience. Elle lui dit : « Gentil dauphin, je te dis de la part de Messire Dieu que tu es vray héritier du trône de France. »
 Cette jeune fille de seize ans lui affirme qu'elle a eu des visions qui lui ont intimé l'ordre de sauver Orléans et de le faire couronner roi de France. Charles VII la fait examiner par des ecclésiastiques, qui se montrent convaincus de sa sincérité et de sa catholicité. Cette jeune fille, qui dit venir de Lorraine et s’appeler Jeanne d'Arc, pousse Charles à se déclarer roi et à lever une armée pour libérer la France des Anglais. Cette armée est levée par Gilles de Rais.
Après la levée forcée du siège d'Orléans, puis de Beaugency, suivi de la victoire française de Patay où de nombreux chefs de guerre anglais sont capturés (notamment Talbot, Joan et William Pole), Charles est couronné roi sous le nom de Charles VII, le 17 juillet 1429, à Reims, en présence de Jeanne d'Arc et de Gilles de Rais. À partir de ce moment tout tourne en sa faveur. Il reprend la majorité des territoires du nord contrôlés par les Anglais et réussit par le traité d'Arras en 1435 à faire la paix avec le puissant duc de Bourgogne, Philippe le Bon jusqu'alors allié de l'Angleterre. Charles VII reprend Paris aux Anglais (Paris qui s'était rendu de lui-même au roi en 1436) et finalement toute la France à l'exception du port de Calais (1448-1453). Ses victoires successives mettent fin à la guerre de Cent Ans.
 Les succès de Charles VII doivent beaucoup au soutien de la riche famille de son épouse Marie d'Anjou, de sa belle-mère Yolande d'Aragon, de Jeanne d'Arc et de ses adjoints duc d'Alençon et autres chevaliers, la Hire et Gilles de Rais notamment.
Il limite l'autorité des grands féodaux et les justices seigneuriales en créant des parlements locaux (cours de justice). Il réorganise le Parlement de Paris en 1454, crée celui de Toulouse en 1443, confirme celui de Grenoble en 1455, et fait réformer l'Université de Paris par le cardinal d'Estouteville.
 Tout au long de son règne, il tente de raffermir l'autorité du pouvoir monarchique. Il rétablit une monnaie saine, lève des impôts réguliers - la taille dès 1439 - et met en place une véritable armée permanente par les Grandes ordonnances de 1445 et 1448. Il contribue ainsi à réunir le royaume autour du roi. Enfin, il établit l'Université de Poitiers en 1432. Sa politique apporte une certaine prospérité économique au royaume.
 Roi avisé, peu entreprenant mais politiquement intelligent, Charles VII décide de la codification de toutes les coutumes qui régissent localement le royaume, désorganisant le système judiciaire. Par l'ordonnance de Montils-lès-Tours en avril 1454, il ordonne la rédaction officielle des coutumes, sous son autorité, le transformant en « Roi, fontaine de Justice », lui et ses successeurs.
 Charles VII meurt des suites d'un abcès dans la bouche. Il rend son dernier soupir le 22 juillet 1461. Son fils lui succède sous le nom de Louis XI.





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