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lundi 9 janvier 2012

Philippe IV le Bel




Philippe IV le Bel est le second fils de Philippe III le Hardi, après Louis (1264-1276). Il a deux frères utérins cadets, Robert (1269 - av. 1276) et Charles de Valois, comte de Valois. Par le remariage de son père, il a, en outre, trois autres frère et sœurs : Louis, comte d'Évreux, Marguerite de France (reine d'Angleterre) qui épouse en 1299 Édouard Ier roi d'Angleterre et Blanche (1278-1306), qui épouse en 1300 Rodolphe III, duc d'Autriche.
Son père confie une partie de l'éducation du jeune Philippe à Guillaume d'Ercuis, son aumônier. À la différence de son père, Philippe le Bel reçoit par le soin de son précepteur une bonne éducation. Il comprend le latin et aime étudier.
Surnommé par ses ennemis tout comme par ses admirateurs le « roi de marbre » ou « roi de fer », il se démarque par sa personnalité rigide et sévère.
Les traditions féodales sont abandonnées pour mettre en place une administration moderne. Mais la centralisation monarchique mécontente les grands seigneurs et les nouveaux impôts dressent les bourgeois contre le pouvoir royal.
Grâce à l'aide de juristes, notamment Guillaume de Nogaret, Philippe IV transforme véritablement un État encore féodal en une monarchie moderne où la volonté du roi s'impose à tous, et un impôt national est prélevé sur tout le royaume de France.
Son règne est particulièrement agité sur le plan monétaire. Le roi et ses conseillers multiplient les émissions de nouvelles monnaies. Aux dévaluations succèdent les réévaluations, qui donnent un sentiment d'incohérence de la politique royale. Ces mutations monétaires aboutissent finalement à un mécontentement général dans le royaume. Entre 1306 et sa mort, le roi fait face à des émeutes populaires mais aussi à des ligues nobiliaires qui exigent, entre autres, le retour à la bonne monnaie.
Le règne de Philippe le Bel se traduit par une période de changements majeurs. L'innovation la plus remarquable de cette période est sans doute l'apparition durable d'émissions de monnaies d'or.
Pour assainir les finances et acheter le Quercy aux Anglais contre une rente de 3 000 livres, il s'attaque à ceux qui ont de l'argent, y compris aux religieux de l'Église catholique, aux Lombards, aux Juifs et aux Templiers.
Il tenta de pallier ses difficultés financières en essayant d'établir des impôts réguliers, en taxant lourdement les Juifs et les Lombards, parfois en confisquant leurs biens et en pratiquant les dévaluations monétaires. Il conserva les richesses monétaires de l'ordre des Templiers après l'avoir dissout. Il centralisa le pouvoir royal, atteignant un niveau sans limites. La dure crise économique que subit le royaume de France sous son règne provoqua de vastes mouvements de révoltes de la part du peuple mais aussi des nobles et de l'aristocratie. Pour contrer ces graves difficultés économiques, il recourut à des altérations de la valeur du cours de la monnaie, mais ces mesures frappèrent lourdement le petit peuple.
Pour obtenir le passage de l'armée française afin d'évacuer la Guyenne, Philippe donne sa sœur, Marguerite de France, en mariage au roi Édouard Ier d'Angleterre, et promet sa propre fille, Isabelle de France, au fils issu de la précédente union (le futur roi Édouard II d'Angleterre).

Philippe IV s’entoure de légistes, des conseillers compétents qui jouent un rôle décisif dans sa politique. Les légistes appartiennent pour la plupart, au début, à la petite noblesse puis, à la bourgeoisie ou à la noblesse de robe. Les légistes sont apparus sous Philippe Auguste et sont formés au droit romain pour faire évoluer une monarchie féodale, où les pouvoirs du roi sont limités par ses vassaux, vers une monarchie absolue. Il termine cette centralisation commencée par son grand-père, Louis IX, mais ce système sera remis en cause par les Valois directs. Outre les légistes, le roi est entouré de ses héritiers et de sa famille.
L’administration du royaume, limitée à la cour du roi chez ses prédécesseurs, va se diviser en trois sections sous le règne de Philippe le Bel :
• Le Grand Conseil qui examine les dossiers politiques.
• Le Parlement qui se charge de la justice.
• La Chambre des comptes, spécialisée dans les affaires financières.
• Philippe IV a aussi créé les états généraux, en ordonnant la tenue d’assemblées formées de représentants des trois ordres : le clergé, la noblesse et la bourgeoisie.
Sous le règne de Philippe IV, la France abandonna ses traditions féodales pour devenir un État avec une administration moderne.
Le comte de Flandre, Gui de Dampierre, allié au roi Édouard Ier d'Angleterre, rompit son hommage de vassal au roi de France en 1297, mais subit néanmoins deux échecs :
• Les Matines de Bruges : à l’aube du 18 mai 1302 à Bruges, des insurgés flamands armés attaquèrent une des garnisons française de la ville.
• La Bataille des éperons d’or : le 11 juillet 1302, les chevaliers français menés par Robert II d'Artois furent écrasés ce jour-là près de Courtrai par des milices communales flamandes.
Mais lors de la Bataille de Mons-en-Pévèle : le 18 août 1304, le roi parvient à remporter une belle victoire.
Le règne de Philippe le Bel est marqué par ses différends avec le pape Boniface VIII, dont le point central est le droit que s'attribue Philippe le Bel d'imposer -taxer- les biens de l'Église situés dans son Royaume, la France. Ce que va contester le Pape, soucieux de conserver la force du principe de prééminence du pape sur les rois.
En 1302, par la bulle Unam Sanctam, Boniface VIII déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois.
Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques, le roi envoie alors son conseiller (et futur garde des Sceaux), le chevalier Guillaume de Nogaret, avec une petite escorte armée vers l'Italie, dans le but d'arrêter le pape et de le faire juger par un concile. Nogaret est bientôt rejoint par un ennemi personnel de Boniface VIII, Sciarra Colonna, membre de la noblesse romaine, qui lui permet de se rendre à Anagni.
Peu de temps après, la population se révolte et dégage le pape des mains des Français mais ce dernier tombe malade et meurt un mois plus tard à Rome le 11 octobre 1303.

Après le très court pontificat de Benoît XI, Clément V, d'origine française, installé par Philippe le Bel à Avignon dans le Sud de la France, sera d'une aide précieuse pour anéantir l'ordre du Temple. Le vendredi 13 octobre 1307, les Templiers sont mis en prison puis torturés pour leur faire admettre l'hérésie dans leur ordre. Le maître de l'ordre, Jacques de Molay, périt sur le bûcher à Paris en 1314 après avoir été déclaré relaps.
Une succession de malheurs touchait alors la famille royale, dont la plus célèbre reste l'affaire des deux belle filles du roi (affaire de la tour de Nesle).
Moins célèbre que l'anéantissement de l'ordre du Temple, Philippe le Bel entreprit aussi celui du judaïsme en confisquant les synagogues et les biens de cette communauté.
Pendant le règne de Philippe le domaine royal s’est agrandi, suite à son mariage en 1284. Il acquiert en dot le comté de Champagne et la Navarre et devient le premier roi de France et de Navarre.
En 1286, il achète le comté de Chartres à Jeanne de Blois-Châtillon.
Après sa victoire à Mons-en-Pévèle en 1304, le Traité d'Athis-sur-Orge lui permet d'annexer les Lille, Douai et Béthune.
En 1312, deux ans avant sa mort, les bourgeois de Lyon se placent sous sa tutelle, à cause du prestige de la royauté.
Mort de Philippe le Bel
Le 4 novembre 1314, il meurt plus tard, le 29 novembre 1314.

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