François II (Fontainebleau, le 19 janvier 1544 - Orléans, le
5 décembre 1560), fut roi de France de 1559 à sa mort. Fils aîné d'Henri II et
de Catherine de Médicis, il monte sur le trône de France à l'âge de quinze ans
après la mort accidentelle de son père le 10 juillet 1559. Son règne éphémère
n’a duré qu'un an et cinq mois.
Son règne est marqué
par une importante crise religieuse. À son avènement, il confie les rênes du
gouvernement aux Guise, les oncles de son épouse Marie Stuart, reine d'Écosse,
partisans d’une politique de répression à l'égard des protestants. Après la
conjuration d’Amboise, il entame la mise en place d'une conciliation à l'égard
des réformés mais se montre implacable face aux émeutiers qui mettent à mal son
autorité.
Il naît onze ans après le mariage de ses parents. Cette
période de stérilité de sa mère, Catherine de Médicis, aurait pu être cause de
la répudiation de cette dernière. François est d'abord élevé au château de
Saint-Germain-en-Laye. Ses parrains et marraines sont le pape Paul III,
François Ier, la République de Venise et sa grande tante Marguerite
d'Angoulême. Fait chevalier par son grand-père lors de son baptême, il reçoit
le gouvernement du Languedoc en 1546. Il devient dauphin de France à la mort de
son grand-père François Ier en 1547.
Par l'accord signé à
Châtillon le 27 janvier 1548, il est fiancé dès l'âge de cinq ans à Marie Stuart,
reine d'Écosse et petite-fille de Claude de Lorraine, premier duc de Guise. Il
l'épouse le 24 avril 1558 et devient roi consort d'Écosse. Elle n'a que deux
ans de plus que lui.
Le 10 juillet 1559, François succède à son père Henri II,
mort accidentellement. C’est un adolescent de quinze ans. Selon la loi, il est
majeur et n'a théoriquement pas besoin de s'entourer d’un conseil de régence,
mais, jeune, inexpérimenté et de santé fragile, il délègue son pouvoir aux
oncles maternels de son épouse, les Guise.
Les deux frères aînés
de cette grande famille nobiliaire avaient déjà tenu un rôle majeur pendant le
règne d’Henri II : le duc François était l’un des chefs militaires les plus
réputés de l'armée royale et le cardinal Charles a été associé aux plus importantes
négociations et affaires du royaume. A l’avènement du jeune roi, les deux
frères se répartissent les charges du pouvoir ; le duc de Guise prend en main
la direction de l'armée royale, tandis que le cardinal de Lorraine dispose des
finances, de la justice et la diplomatie.
Cet avènement des
Guise se réalise au détriment de leur ancien rival, le connétable Anne de
Montmorency. Le « tout-puissant » favori du règne précédent doit s'effacer. Sur
la recommandation du nouveau roi, il quitte la cour. L’ancienne favorite Diane
de Poitiers est également priée de ne plus paraître à la cour ; son protégé
Jean Bertrand doit rendre les sceaux au chancelier François Olivier que Diane
avait fait démettre quelques années plus tôt. Il s’agit d’une véritable révolution
de palais. Les Guise s'imposent comme les nouveaux maîtres de la cour. Les
faveurs et privilèges que leur accorde le roi sont nombreux. L'un des plus
significatifs est l'attribution au duc de Guise de la charge de grand-maître
qui appartenait alors au fils du connétable, François de Montmorency.
Le 21 septembre 1559,
François II est sacré à Reims par le cardinal de Lorraine.. Le château de Blois
est le lieu de prédilection du nouveau roi.
Le règne de François II est dominé par une importante crise
religieuse. L'impopularité de sa politique répressive à l'égard du
protestantisme, amène des gentilshommes protestants à monter un coup d’État
contre ses principaux conseillers, les Guise ; c’est le choc de la conjuration
d’Amboise. Face au mécontentement grandissant, le gouvernement décide alors de
tenter la conciliation. Sous l’influence de la reine Catherine de Médicis, il
inaugure la mise en place d'un dialogue avec les tenants de la nouvelle
religion mais demeure implacable face aux agitateurs. Jusqu’à la fin de son
règne, le royaume de François II est paralysé par une vague de révoltes
locales, prémisses des guerres de religion. De plus en plus autoritaire, le
jeune roi entend faire la guerre aux rebelles pour faire respecter son autorité.
A peine placé à la tête de l’Etat, les Guise font l’objet
dans tout le royaume de profonds mécontentements. Un mouvement d’opposition
mené par les deux principaux princes du sang conteste leur mainmise du pouvoir
et les mesures qu’ils prennent dans l’exercice de leur fonction.
Un mouvement d’opposition conteste leur monopole du pouvoir
et leur oppose aux princes du sang comme Antoine de Bourbon, roi de Navarre.
L’action politique du gouvernement est également contestée.
Les Guises doivent faire face à une situation financière désastreuse. Après
plusieurs décennies de guerres contre les Habsbourg, la dette publique se monte
à 48 millions de livres. Avec seulement 12 millions de recettes annuelles, les
Guise sont contraints, pour renflouer les caisses de l'état de mener une politique
d'austérité draconienne qui contribue à leur impopularité. Ils reportent ainsi
le paiement des gages des militaires et des officiers du roi et le paiement des
factures des fournisseurs de la cour. Les effectifs de l'armée sont réduits. De
nombreux soldats se retrouvent sans emploi. Les frustrations naissent également
au sein des gentilshommes de la cour, car les restrictions d’effectifs ne se
font pas au détriment des régiments commandés par les Guise et de leurs amis.
Dans le domaine
religieux, les Guise durcissent la politique répressive à l'égard des
protestants, initiée par le roi Henri II. Sous l'effet de leur action
politique, l'automne 1559 est marqué par une grande vague de perquisitions,
d'arrestations et de confiscations de bien. Le 23 décembre 1559, le
conseiller-clerc Anne du Bourg, magistrat au parlement de Paris qui avait créé
la polémique en contestant la répression, est publiquement exécutée à Paris en
place de grève. Résolu de mettre un terme à la persécution et de faire
reconnaître le droit du culte réformé, un groupe de gentilshommes montent le
projet de renverser le gouvernement des Guise et de confier le pouvoir aux
princes du sang, gagnés à la nouvelle religion. C'est la conjuration d'Amboise.
Pendant le mois de février, la cour reçoit plusieurs
avertissements sur l'existence du complot. Face au danger grandissant, le
conseil royal décide, sous l'influence de la reine Catherine de Médicis de
faire des concessions. Le 8 mars 1560, le roi signe un édit qui offre une
amnistie générale aux protestants. Mais il est trop tard, le complot est déjà
en marche. De toutes les provinces du royaume, des troupes d'hommes se dirigent
vers le château d’Amboise où siège la cour.
Mal organisée, la
conjuration va se terminer en bain de sang. D'abord enclin à la clémence, le
roi les fait relâcher en leur ordonnant de retourner chez eux. Mais le 17 mars,
200 hommes tentent de prendre d’assaut une porte de la ville au pied du
château. Rapidement dispersés par le duc de Guise, les rebelles sont impitoyablement
pourchassés.
L’attitude des Guise à l'égard du prince de Condé est plus
indécise. Le prince était arrivé entretemps à la cour et avait participé à la
défense du château aux côtés de ses ennemis. L’interrogatoire des prisonniers
le désignait clairement comme le bénéficiaire de la conjuration. Mais la parole
de simples gens ne compte pas contre celle d'un prince de sang. Il fallait une
preuve écrite irrécusable pour le mettre en accusation. Laissé libre à la cour,
Condé s'échappa et rejoignit son frère Antoine.
Le déchainement de violence de la conjuration d’Amboise
confirme l’opinion de la cour que la persécution des protestants ne fait
qu’aggraver la crise religieuse. Sous l’influence de la reine Catherine de
Médicis et des conseillers, le gouvernement tente d'apaiser les tensions en
mettant en place une politique de concorde.
Plusieurs mesures de
clémence sont tout d'abord prises en faveur des protestants. Tout en
encourageant le châtiment des fauteurs de troubles, le gouvernement ordonne la
libération de toutes les personnes emprisonnées pour fait de religion. L'édit
de Romorantin signé en mai 1560 porte en germe le droit à la liberté de
conscience.
En avril 1560, la
reine fait nommer Michel de l'Hospital, chancelier de France. Le gouvernement est
désormais dominé par les « moyenneurs », des humanistes qui croîent possible la
réconciliation des chrétiens.
Le cardinal de
Lorraine lui-même est loin d’être insensible à la réforme de l’Eglise. L’idée
d’un concile national de l'Eglise de France est officiellement lancée.
La politique de conciliation menée par le gouvernement avait
pour but d'apaiser les troubles. Elle provoqua l'effet contraire. Encouragés
par les mesures de clémence, les protestants continuent de s’assembler lors des
prêches et mettent à mal l'autorité royale en multipliant les émeutes et les
coups de main armés. La vague d'agitation surgie de manière sporadique lors de
la conjuration d'Amboise, parcourt pendant l'été une grande partie du royaume.
Les principales régions touchées forment un territoire en forme de croissant
qui va de l'Anjou, au Dauphiné, en passant par le Poitou, la Guyenne, le
Périgord, le Languedoc et la Provence.
Les émeutiers
bénéficient d'un appui important au sein de la noblesse locale. Animés par une
propagande acharnée contre les Guise et d'un désir de vengeance depuis la
répression des évènements d'Amboise, les plus audacieux n'ont pas peur de
s’attaquer aux châteaux, de forcer les prisons et de saccager les églises. Au
printemps 1560, le royaume connaît même en Provence la première vague massive
d'iconoclasme. A partir de l'été, le mouvement de désobéissance civile
s'intensifie ; plusieurs villes du Midi sont en état d’insurrection.
Avec l'appui secret
des deux premiers princes de sang, Condé et Navarre, une organisation
politico-militaire se met progressivement en place. Les protestants élisent
localement des chefs, récoltent de l'argent, achètent des armes et font lever
des troupes. Des bandes armées circulent depuis le Languedoc vers la Provence
et le Dauphiné. Le point d'orgue de cet embrasement militaire a lieu dans la
nuit du 4 au 5 septembre, quand les troupes protestantes tentent de s’emparer
par la force de Lyon.
La réaction du roi est vive et déterminée : convocation du
ban et de l'arrière-ban, redistribution de l'armée dans les provinces agitées
et ordre aux gouverneurs de regagner leur poste. Pendant l'automne, l'ordre
semble revenir peu à peu ; les chefs rebelles qui n'ont pu être arrêtés sont en
fuite. Convaincu de la responsabilité du prince de Condé dans l'embrasement de
la province, le roi le fait venir à la cour et le 31 octobre 1560 et le fait
arrêter.
Sur le plan
extérieur, la politique du gouvernement de François II s'inscrit dans la
continuité des efforts de paix menés par Henri II depuis la signature du traité
du Cateau-Cambrésis (avril 1559). Au détriment de son influence et de son
rayonnement en Europe, la France poursuit la restitution des terres conquises
par elle depuis quarante ans. A cet égard, le règne de François II marque, au profit
de l’Espagne, le point de départ de l’affaiblissement de la prépondérance
française en Europe.
L'état de santé du
roi s'aggrave dès novembre 1560. Le 16 novembre, il a une syncope. Après
seulement dix-sept mois de règne, François II meurt le 5 décembre 1560 de maux
insupportables à l'oreille. Il s'agissait peut-être d'une mastoïdite, d'une
méningite, ou encore d'une otite devenue un abcès. La trépanation fut envisagée
par Ambroise Paré. Certains soupçonneront les protestants de l'avoir
empoisonné, rumeurs dénuées de fondement.
François II meurt
sans descendance, son frère cadet Charles, âgé de dix ans, lui succède. Le 21
décembre, le Conseil privé nomme Catherine de Médicis « gouvernante de France
». Les Guise se retirent de la cour. Marie Stuart, veuve de François II,
retourne en Écosse. Louis de Condé, qui attendait son exécution dans sa
cellule, est libéré après négociations avec Catherine de Médicis.
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