Louis XII, né le 27 juin 1462 au château de Blois, mort le
1er janvier 1515 à Paris, surnommé le « Père du peuple » par les états généraux
de 1506, est roi de France de 1498 à 1515. Son règne est marqué par les guerres
d'Italie, qui s'achèvent avec la défaite de Novare en 1513 et, au plan
intérieur, la réforme de la justice et des impôts. Son image fut cultivée après
sa mort comme symbole d'une monarchie modérée, s'appuyant sur les états
généraux, par contraste avec la monarchie absolue.
Louis d'Orléans est
le fils de Charles d'Orléans, le prince poète, et de Marie de Clèves et
l'arrière-petit-fils de Charles V. Orphelin de son père à trois ans, il est
pris en tutelle par Louis XI, qui lui prodigue une sévère éducation.
En 1476, Louis XI
organise son mariage avec sa fille Jeanne, difforme, physiquement débile, et
probablement stérile : Louis XI espère ainsi provoquer l’extinction de la
branche d’Orléans, qui menace toujours la branche aînée des Valois directs.
Après avoir accédé au trône, Louis XII s'empresse en 1499 de
faire annuler ce mariage par le pape pour non-consommation, ce que Jeanne
conteste en vain, en déclarant au procès que « bien qu'elle sache très bien
qu'elle n'est ni aussi jolie ni aussi bien faite que les autres femmes », son
mariage a bel et bien été consommé. Le mariage est néanmoins annulé, Jeanne se
retire au couvent à Bourges pour fonder, ultérieurement, l'ordre des
religieuses de l'Annonciade.
A la mort de Louis
XI, il échoue à obtenir la régence aux États généraux de Tours, confiée à Anne
de Beaujeu.
Après les péripéties
de la Guerre folle, il est fait prisonnier à la bataille de
Saint-Aubin-du-Cormier, en juillet 1488. Gracié après trois ans de détention,
il suit son cousin, le roi Charles VIII, en Italie où il tente en vain de
conquérir le duché de Milan à son profit.
Il succède en 1498 à
Charles VIII, mort accidentellement sans enfant survivant. Dès son accession au
trône, il manifeste cependant un désir profond de ne pas rompre avec la
tradition des Valois. Sa célèbre phrase, «le roi de France ne venge pas les
injures faites au duc d'Orléans», témoigne de sa volonté de réconciliation et
de continuité.
En échange du
Valentinois érigé en duché, qu'il donne à César Borgia, fils du pape Alexandre
VI, il obtient l'annulation de son premier mariage et épouse Anne de Bretagne,
la veuve de Charles VIII, qui avait hérité, en vertu de leur contrat de
mariage, de l'ensemble des prétentions des rois de France sur le Duché. La
Bretagne reste ainsi dans l'orbite de la France, mais le nouveau contrat de
mariage spécifie que l'héritier du Royaume ne pourra être héritier du Duché.
Dès 1499, il reprend la politique italienne de son
prédécesseur, en ajoutant cependant à la prétention des Anjous sur le royaume
de Naples, celle des Orléans sur le duché de Milan. Après avoir conquis le
Milanais, il devient maître d'une grande partie de la péninsule.
Le 22 septembre 1504,
il signe le traité de Blois, qui prévoit le mariage de sa fille, Claude de
France, avec le futur Charles Quint, et celui de sa nièce Germaine de Foix à
Ferdinand II d'Aragon, le roi cédant alors à sa nièce ses droits sur le royaume
de Naples. À la demande des États généraux de Tours de 1506, sa fille est
finalement fiancée à François d’Angoulême. C'est également lors de ces États
généraux qu'il est officiellement nommé « Père du Peuple ». Ce titre lui avait
été accordé en raison de l'ordre intérieur dans lequel il avait maintenu le
royaume, la baisse de la taille d'un quart de son montant, et la réforme de la
justice accomplie entre 1499 et 15011.
La même année, il est chassé de Naples par Ferdinand
d'Aragon (Ferdinand le Catholique) et perd le Milanais six ans plus tard. En
1513, la défaite de Novare met fin à ses ambitions italiennes.
L'essentiel des
guerres sous le règne de Louis XII se déroulent en territoire italien.
Toutefois, quelques batailles se jouent à l'intérieur des frontières
françaises. En 1512, l'Aragon s'empare de la Haute-Navarre. En 1513, les
Suisses assiègent Dijon. En août de cette même année, les Anglais remportent la
victoire de Guinegatte. Par des traités séparés, dont le contesté traité de
Dijon, Louis XII disloque la Sainte-Ligue.
Louis XII administre
son domaine avec intelligence. S'il diminue la taille, il augmente toutefois
les impôts indirects. Son principal ministre est le cardinal Georges d'Amboise.
Il renouvelle la Pragmatique sanction de Bourges assurant une marge de liberté
dans le choix du clergé. Ceci lui vaut l'image d'un roi chevalier, juste et
chrétien, par ailleurs empreint de tolérance à l'égard des protestants vaudois
du Luberon, et celle d'un nouveau César. Il est le premier à mettre à ce point
en avant l'image de la reine (Anne de Bretagne).
Devenu veuf, il se
remarie le 9 octobre 1514 avec Marie d'Angleterre, la très jeune sœur du roi Henri
d'Angleterre. Affaibli par l'âge, les
excès et la goutte, il meurt trois mois plus tard, le 1er janvier 1515,. Les
propagandistes du futur François Ier répandent la rumeur sur sa sénilité, son
impuissance et le fait qu'il se serait épuisé dans la chambre à coucher à force
de vouloir concevoir un fils avec Marie d'Angleterre. Il laisse le trône à son cousin et gendre
François Ier époux de sa fille aînée Claude, duchesse de Bretagne.
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