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dimanche 26 février 2012

Charles X




Charles X (château de Versailles, 9 octobre 1757 – Görz, Empire d'Autriche, 6 novembre 1836), comte d'Artois, fut roi de France de 1824 à 1830.
Sacré en 1825, il est renversé en 1830 par une nouvelle révolution qui l'oblige à s'exiler.
Petit-fils de Louis XV, roi de France et de Navarre, Charles-Philippe est le cinquième fils du dauphin Louis-Ferdinand et de son épouse, la dauphine, Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767). L'enfant est le plus jeune frère du roi Louis XVI alors duc de Berry et du comte de Provence, futur Louis XVIII.
 Il est d'abord titré comte d'Artois .
 Il est baptisé le 22 octobre 1757 avec les prénoms Charles Philippe.
Il épouse le 16 novembre 1773 Marie Thérèse de Sardaigne (1756-1805).
 En 1772, âgé de 15 ans, il est colonel général des Suisses et Grisons.
Il commence à s’intéresser à la politique avec la première grande crise de la monarchie, en 1786, après laquelle il prend la tête de la faction réactionnaire à la cour de Louis XVI.
 Il se heurte donc aux Notables réunis en assemblée : Charles accepte la suppression des privilèges financiers de l'aristocratie, mais non la réduction des privilèges sociaux dont jouissent l'Église et la noblesse. Il pense qu’on peut réformer les finances de la France sans renverser la monarchie. Il suscite la colère du tiers état en s’opposant à toute initiative d'accroître son droit de vote en 1789.
 En liaison avec le baron de Breteuil, il noue des alliances politiques pour chasser Necker. Ce plan échoue quand Charles essaie de le faire renvoyer le 11 juillet, sans que Breteuil soit au courant, beaucoup plus tôt que prévu à l’origine. C'est le début d’une brouille réciproque.
Le comte d’Artois est l'un des premiers à émigrer, le 16 juillet 1789. Il parcourt les diverses cours de l'Europe pour chercher des défenseurs à la cause royale.
Il quitte Hamm en août 1794 comme comte de Ponthieu. Il se rend enfin en Grande-Bretagne et assiste aux conférences de Pillnitz, 1791.
 Nommé par Monsieur (son frère, futur Louis XVIII) lieutenant général du royaume après la mort de son frère Louis XVI, du 28 janvier 1793 à 1814.
 À la mort de son neveu Louis XVII le 8 juin 1795, il est appelé Monsieur, frère du roi. Il veut opérer, avec le secours des Anglais, un débarquement à l'île d'Yeu sur les côtes de la Vendée (1795), mais il n'y peut réussir. Il se rend en Grande-Bretagne où il passe le reste de la Révolution et de l’Empire.
Après le 2e retour de Louis XVIII (1815), il se tient éloigné des affaires et emploie tout son temps soit à la chasse qui est pour lui une passion, soit à des pratiques religieuses. Il oublie la guerre. Malgré les apparences, il reste secrètement actif dans la sphère politique, en étant le chef occulte du parti ultra.
 À la mort de son frère Louis XVIII, en 1824, il monte sur le trône. Il renoue avec la tradition du sacre, le 29 mai 1825 en la cathédrale de Reims.
 Il débute par quelques mesures libérales, et abolit la censure des journaux, mais il ne tarde pas à se jeter dans les bras des ultra-royalistes, le comte de Villèle est le chef, et s'aliène l'opinion par la loi du sacrilège, la concession d'indemnités aux émigrés, par la loi dite du "milliard des émigrés" ; le licenciement de la garde nationale, le rétablissement de la censure (1825-1827). Son règne est marqué par la domination des « ultras », la frange revancharde des royalistes, opposée à la Charte de 1814.
 Pour calmer les mécontents, il forme en janvier 1828 un ministère modéré, présidé par, vicomte de Martignac. Ce ministère réparateur a déjà réussi à ramener les esprits, lorsqu'il est brusquement congédié et remplacé, le 8 août 1829, par le ministère Polignac, qui fait renaître toutes les défiances.
 En effet, peu de mois après, et malgré l’avertissement donné par l'adresse des 221 députés, Charles X tente de rétablir son autorité face au développement de l'opposition libérale. Il promulgue pour cela les « ordonnances de Saint-Cloud » qui dissolvent les chambres, convoquent les collèges électoraux en changeant de mode d'élection, et suspendent la liberté de la presse (25 juillet 1830).
L’intervention en faveur des Grecs, qui aboutit à la victoire de Navarin (1827) et entraîne l'affranchissement de la Grèce (1830),
 L’expédition contre le dey d'Alger, qui aurait offensé par un coup d'éventail le consul de France, expédition qui conduit à la prise d'Alger (6 juillet 1830).
Ces ordonnances inconstitutionnelles excitent immédiatement une réprobation universelle ; Paris se soulève les 27, 28 et 29 juillet : ce sont les Trois Glorieuses de 1830, ou « Révolution de Juillet », qui renversent finalement Charles X. Le 30, Louis-Philippe, duc d'Orléans, est nommé Lieutenant-Général du Royaume par les députés insurgés, poste qu'il accepte le 31. Il s'enveloppe alors d'un drapeau tricolore avec M. de Lafayette et paraît ainsi à son balcon.
Le 2 août, Charles X, retiré à Rambouillet, abdique et convainc son fils aîné le dauphin Louis Antoine de contresigner l'abdication.
 Il confie à son cousin le duc d'Orléans la tâche d'annoncer que son abdication se fait au profit de son petit-fils Henri, duc de Bordeaux, âgé de dix ans, faisant du duc d'Orléans le Régent.
Malgré l'abdication, le duc d'Orléans prend le pouvoir sous le nom de « Louis-Philippe Ier ». Le 3 août, en effet, devant les Chambres réunies, il annonce bien l'abdication de Charles X, contresignée par le Dauphin... mais ne mentionne pas qu'elle est effectuée en faveur du duc de Bordeaux.
 Par ailleurs, Charles X - déjà en exil - interdit à la duchesse de Berry, la mère du duc de Bordeaux, d'amener son fils à Paris; il embarque à Cherbourg sans laisser de consigne à ses fidèles; c'est alors le début de la monarchie de Juillet.
 En exil, Charles X porte le titre de courtoisie de comte de Ponthieu, nom de localité qui sera donné à une rue de Paris. Le roi déchu se retire d'abord, en Écosse. Grâce à ses bonnes relations avec les Habsbourg-Lorraine, il s'installe au Château de Prague, où il reçoit des visites de Chateaubriand. Il part ensuite à České Budějovice puis doit fuir une épidémie de choléra et arrive enfin à Görz).
 Il meurt dans cette ville du choléra le 6 novembre 1836.

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